Le Messager d’Allah (ﷺ) a dit : « La procrastination (retard) dans le remboursement des dettes d’une personne riche est une injustice. »
Sahih al-Bukhari : Prêts, Remboursement des Prêts, Gel des Biens, Faillite
Référence du Hadith : Sahih al-Bukhari 2400
Analyse Textuelle
Le Prophète (ﷺ) condamne explicitement l'acte de retarder le remboursement d'une dette lorsque l'on possède les moyens de la régler, qualifiant un tel comportement d'« injustice » (dhulm). Cette terminologie a un poids significatif dans la jurisprudence islamique, car l'injustice figure parmi les péchés les plus graves devant Allah.
Conditions de l'Injustice
L'injustice est spécifiquement conditionnée par deux facteurs : premièrement, le débiteur doit être « riche » (ghani) – ce qui signifie qu'il a suffisamment de fonds pour rembourser la dette sans se causer de difficultés. Deuxièmement, il doit y avoir une « procrastination » intentionnelle ou un retard sans excuse légitime.
Implications Légales
Selon les savants classiques comme l'Imam Nawawi, un tel retard constitue un péché majeur nécessitant une repentance immédiate. Le débiteur devient moralement et légalement obligé de hâter le remboursement. Les créanciers peuvent demander une intervention judiciaire pour contraindre au paiement les débiteurs capables qui retardent injustement.
Conséquences Spirituelles
Ibn Hajar al-Asqalani explique dans Fath al-Bari que cette injustice viole les droits d'Allah et du créancier. Au Jour du Jugement, le créancier peut réclamer les bonnes actions du débiteur en compensation, ou s'il n'en reste aucune, le débiteur peut porter les péchés du créancier. Cela souligne le grave danger spirituel de l'injustice financière.
Exceptions et Retards Permissibles
Les savants notent que le retard est permis lorsque le débiteur fait face à une difficulté réelle, ou lorsque le créancier accorde volontairement une prolongation. L'interdiction vise spécifiquement ceux qui reportent délibérément le paiement malgré leurs moyens, opprimant ainsi le créancier par l'incertitude financière.