Le jour du Khandaq, `Umar est venu, maudissant les mécréants de Quraish et disant : « Ô Apôtre d'Allah ! Je n'ai pas fait la prière d'Asr et le soleil s'est couché. » Le Prophète (ﷺ) a répondu : « Par Allah ! Moi non plus, je n'ai pas encore fait la prière. « Le Prophète (ﷺ) s'est ensuite rendu à Buthan, a fait ses ablutions et a fait la prière du `Asr après le coucher du soleil, puis a fait la prière du Maghreb après celui-ci. »
Prière de la Peur (Salat al-Khawf)
Livre : Sahih al-Bukhari | Référence du Hadith : Sahih al-Bukhari 945
Contexte Historique
Cette narration s'est produite pendant la Bataille du Fossé (Khandaq) en 5 AH, lorsque les musulmans étaient assiégés à Médine par des tribus confédérées. Les combats intenses ont empêché l'accomplissement en temps voulu de la prière d'Asr.
Analyse Juridique
L'action du Prophète démontre la permission de retarder les prières pendant une guerre légitime et une nécessité extrême. Cela établit le principe de "rukhsah" (concession) dans la jurisprudence islamique en période de difficulté réelle.
La séquence des prières - accomplir Asr après le coucher du soleil suivi immédiatement de Maghrib - montre que les prières manquées en raison d'excuses légitimes doivent être rattrapées dans leur ordre d'origine, en maintenant l'intégrité structurelle des temps de prière.
Dimensions Spirituelles
L'aveu du Prophète qu'il n'avait pas non plus prié démontre son expérience humaine partagée avec les compagnons, favorisant la solidarité communautaire. Son action immédiate en réalisant la situation enseigne l'importance de s'acquitter promptement des obligations religieuses lorsque les circonstances le permettent.
L'accomplissement des ablutions avant la prière retardée souligne que la pureté rituelle reste obligatoire même lorsque les prières sont accomplies après leur temps prescrit pour des raisons valables.
Consensus des Savants
Les savants classiques de tous les madhahib s'accordent à dire que ce hadith fournit une preuve fondamentale pour les règles régissant la prière de la peur et les prières manquées en raison de circonstances inévitables. L'incident illustre l'équilibre entre le maintien des obligations religieuses et la reconnaissance des limitations humaines en période de difficulté réelle.