Une fois au milieu de la nuit, le Messager d'Allah (ﷺ) (psl) est sorti et a prié dans la mosquée et quelques hommes ont prié avec lui. Le lendemain matin, les gens en ont parlé et de plus en plus de personnes se sont rassemblées et ont prié avec lui (le deuxième soir). Ils ont diffusé les nouvelles le matin et, le troisième soir, le nombre de personnes a considérablement augmenté. Le Messager d'Allah (ﷺ) (p.b.u.h) est sorti et ils ont prié derrière lui. La quatrième nuit, la mosquée a été submergée par la foule au point de ne plus pouvoir les accueillir. Le Messager d'Allah (ﷺ) n'est sorti que pour la prière du Fajr et quand il a terminé la prière, il a fait face aux gens et a récité « Tashah-hud » (je témoigne que nul n'a le droit d'être adoré à part Allah et que Muhammad est son apôtre), puis a dit : « Amma ba'du. En vérité, votre présence (dans la mosquée la nuit) ne m'était pas cachée, mais je craignais que cette prière (prière de Tahajjud) ne soit rendue obligatoire et que vous ne puissiez pas l'accomplir. »
Exposition du Hadith de Sahih al-Bukhari 924
Cette narration du Livre de la Prière du Vendredi dans Sahih al-Bukhari démontre la sagesse profonde du Prophète dans les questions législatives et sa considération miséricordieuse pour les capacités de sa Ummah.
Le Rassemblement Graduel
La congrégation spontanée commençant avec quelques compagnons et se multipliant au cours des nuits successives reflète l'attraction naturelle des cœurs vers l'adoration volontaire lorsqu'elle est dirigée par le Prophète lui-même. Cette croissance organique sans convocation formelle indique l'empressement des compagnons à imiter le Messager dans tous les actes de dévotion.
La Sagesse Divine dans la Prévention
La décision consciente du Prophète de s'abstenir la quatrième nuit, malgré l'affluence massive, révèle le principe du "tadrij" (gradualisme) dans la législation islamique. Sa crainte que le Tahajjud ne devienne obligatoire démontre comment Allah protège la Ummah des difficultés potentielles, comme le Coran le dit : "Allah veut pour vous la facilité et ne veut pas pour vous la difficulté" (2:185).
Commentaire Savant
L'Imam Ibn Hajar al-Asqalani dans Fath al-Bari explique que cet incident s'est produit avant l'abrogation de l'obligation initiale de la prière nocturne. La préoccupation du Prophète était qu'une telle congrégation constante puisse conduire à son obligation permanente, ce qui alourdirait ceux incapables de la maintenir.
L'Imam al-Nawawi dans Sharh Sahih Muslim note que cela démontre le principe de considérer les conséquences potentielles dans les questions religieuses, même lorsque l'acte immédiat est louable. La préservation du statut volontaire du Tahajjud permet aux croyants de gagner une récompense sans la crainte du péché pour omission.
Implications Légales
Ce hadith établit que la prière en congrégation pour le Tahajjud est permise mais non soulignée. Il illustre également la sagesse derrière le fait que certains actes volontaires restent non obligatoires - pour maintenir la facilité et la flexibilité de la charia islamique tout en offrant des opportunités pour une dévotion supplémentaire.