حَدَّثَنَا يَحْيَى بْنُ بُكَيْرٍ، قَالَ حَدَّثَنَا اللَّيْثُ، عَنْ عُقَيْلٍ، عَنِ ابْنِ شِهَابٍ، قَالَ أَخْبَرَنِي سَعِيدُ بْنُ الْمُسَيَّبِ، أَنَّ أَبَا هُرَيْرَةَ، أَخْبَرَهُ أَنَّ رَسُولَ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم قَالَ ‏"‏ إِذَا قُلْتَ لِصَاحِبِكَ يَوْمَ الْجُمُعَةِ أَنْصِتْ‏.‏ وَالإِمَامُ يَخْطُبُ فَقَدْ لَغَوْتَ ‏"‏‏.‏
Traduction
Raconté par Abu Huraira

Le Messager d'Allah (ﷺ) (p.b.u.h) a dit : « Lorsque l'imam prononce le khutba et que vous demandez à votre compagnon de se taire et d'écouter, vous avez sans aucun doute commis une mauvaise action. »

Comment

Exposition de l'Interdiction

Ce noble hadith de Sahih al-Bukhari (934) établit un principe profond régissant l'étiquette de la prière en congrégation. Le Messager d'Allah (ﷺ) interdit explicitement la parole pendant le khutbah, catégorisant même l'instruction de garder le silence comme une "action mauvaise" (laghwa). Cela démontre la gravité de maintenir une attention absolue lorsque le souvenir d'Allah est établi.

Commentaire Savant

L'imam Ibn Hajar al-Asqalani explique dans Fath al-Bari que l'interdiction englobe toute parole pendant le khutbah, quelle que soit l'intention. Le bien apparent d'ordonner le silence devient mauvais car il distrait à la fois l'orateur et l'auditeur des bénéfices spirituels du khutbah.

L'imam al-Nawawi déclare dans Sharh Sahih Muslim que cette règle s'applique également à l'imam et à la congrégation. La sagesse réside dans la préservation de la sainteté de ce rassemblement religieux hebdomadaire où les cœurs devraient être entièrement présents avec Allah.

Règlements Juridiques (Ahkam)

La majorité des savants soutiennent que parler pendant le khutbah invalide la validité de la prière du vendredi si c'est fait intentionnellement. L'école hanafite le considère comme makruh tahrimi (désapprouvé de manière prohibitive) mais pas invalidant.

Il existe des exceptions pour les communications nécessaires, telles que répondre au salam de l'imam ou corriger une erreur critique dans la prière. Même dans ce cas, une telle parole devrait être minimale et chuchotée.

Dimensions Spirituelles

Cette interdiction entraîne le croyant à la présence du cœur (hudur al-qalb) - un état fondamental pour tous les actes d'adoration. Le khutbah représente un discours divin direct, exigeant la même révérence que la récitation coranique.

La désignation d'"acte mauvais" pour une instruction apparemment bonne enseigne que les fins ne justifient pas les moyens interdits dans l'adoration. Cela cultive la conscience qu'Allah juge à la fois les actions et leurs circonstances environnantes.