'Abdullah a maudit ces femmes qui pratiquaient le tatouage et celles qui s’épilaient le visage et celles qui créaient artificiellement des espaces entre leurs dents pour être belles, ces dames qui ont changé ce qu’Allah a créé. Oum Ya’qoub a dit : « Qu’est-ce que c’est ? » Abdullah a dit : « Pourquoi ne devrais-je pas maudire ceux qui ont été maudits par le Messager d’Allah (ﷺ) et qui sont mentionnés dans le Livre d’Allah ? » Elle lui dit : « Par Allah, j’ai lu tout le Coran, mais je n’ai rien trouvé de tel. Abdullah a dit : « Par Allah, si vous l’aviez lu (attentivement), vous l’auriez trouvé. (Allah dit :) « Et ce que l’Apôtre vous donne, prenez-le, et ce qu’il vous défend, abstenez-le. » (59.7)
Exégèse de Sahih al-Bukhari 5939 - Livre des Vêtements
Ce récit d'Abdullah ibn Mas'ud concerne l'interdiction de modifier la création d'Allah par des moyens artificiels pour une simple embellissement. Les trois pratiques spécifiquement maudites sont : le tatouage (al-washm), l'épilation des poils du visage (al-nams) et la création d'espaces entre les dents (al-mutafallijāt).
Analyse Savante des Actes Interdits
Le tatouage implique de marquer la peau de façon permanente, ce que les savants considèrent comme une violation du corps créé par Allah. L'épilation des poils du visage fait référence à l'épilation ou à la mise en forme des sourcils au-delà du nettoyage, altérant les caractéristiques naturelles. La création artificielle d'espaces entre les dents relève de l'embellissement trompeur.
L'expression "a changé ce qu'Allah a créé" indique que ces actes constituent un altération du dessein naturel d'Allah sans nécessité médicale légitime. Ce principe s'étend à toutes les altérations similaires qui ne servent aucun but thérapeutique.
Fondement Légal du Coran et de la Sunnah
Abdullah ibn Mas'ud cite la sourate Al-Hashr (59:7) : "Ce que le Messager vous donne, prenez-le ; ce qu'il vous interdit, abstenez-vous-en." Cela établit que les interdictions prophétiques ont une autorité divine, même si elles ne sont pas explicitement mentionnées dans le texte coranique.
La règle découle de plusieurs hadiths authentiques où le Prophète a maudit ceux qui accomplissent ces actes, indiquant la gravité de telles altérations. Les savants les classent comme haram (interdit) en raison de la force de ces récits.
Exceptions et Applications Contemporaines
Les savants autorisent les traitements médicaux qui nécessitent de modifier l'apparence pour des raisons de santé. Les procédures cosmétiques pour corriger des difformités ou restaurer une apparence normale après des accidents sont également exemptées de cette interdiction.
Les applications modernes incluent : les tatouages de maquillage permanent, les procédures dentaires cosmétiques pour l'embellissement, et la chirurgie plastique élective sans besoin médical - toutes relevant du même principe d'éviter une altération inutile de la création d'Allah.