حَدَّثَنِي مُحَمَّدُ بْنُ الْعَلاَءِ، حَدَّثَنَا أَبُو أُسَامَةَ، عَنْ بُرَيْدٍ، عَنْ أَبِي بُرْدَةَ، عَنْ أَبِي مُوسَى، قَالَ أَرْسَلَنِي أَصْحَابِي إِلَى النَّبِيِّ صلى الله عليه وسلم أَسْأَلُهُ الْحُمْلاَنَ فَقَالَ ‏"‏ وَاللَّهِ لاَ أَحْمِلُكُمْ عَلَى شَىْءٍ ‏"‏‏.‏ وَوَافَقْتُهُ وَهْوَ غَضْبَانُ فَلَمَّا أَتَيْتُهُ قَالَ ‏"‏ انْطَلِقْ إِلَى أَصْحَابِكَ فَقُلْ إِنَّ اللَّهَ ـ أَوْ إِنَّ رَسُولَ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم ـ يَحْمِلُكُمْ ‏"‏‏.‏
Traduction
Rapporté par Az-Zuhri

J’ai entendu 'Urwa bin Az-Zubair, Sa’id bin Al-Musaiyab, 'Alqama bin Waqqas et 'Ubaidullah bin 'Abdullah bin 'Uqba raconter de 'Aisha, l’épouse du Prophète (ﷺ) le récit des gens (c’est-à-dire les menteurs) qui ont répandu la calomnie contre elle et ils ont dit ce qu’ils ont dit, et comment Allah a révélé son innocence. Chacun d’eux m’a raconté une partie de cette narration. (Ils dirent que ''Aïcha dit) : ''Alors Allah a révélé les dix versets commençant par :--En vérité ! Ceux qui propagent la calomnie. (24.11-21) Tous ces versets étaient une preuve de mon innocence. Abû Bakr As-Siddiq, qui avait l’habitude de fournir à Mistah une aide financière en raison de sa relation avec lui, a dit : « Par Allah, je ne donnerai jamais rien (en aumône) à Mistah, après ce qu’il a dit au sujet d’Aïcha. » Puis Allah a révélé : « Et que ceux d’entre vous qui sont bons et riches ne jurent pas de ne donner (aucune sorte d’aide) à leurs parents hommes... (24.22) Là-dessus, Abou Bakr dit : « Oui, par Allah, j’aime qu’Allah me pardonne. » puis il reprit l’aide qu’il avait l’habitude de lui donner et dit : « Par Allah ! Je ne le lui cacherai jamais.

Comment

Commentaire sur l'Incident de l'Ifk (La Calomnie)

Cette narration de Sahih al-Bukhari 6679 raconte l'incident grave dans lequel la Mère des Croyants, 'Aisha (qu'Allah soit satisfait d'elle), a été faussement accusée. Les savants expliquent que cet événement était un test sévère d'Allah pour le Prophète, sa famille et toute la communauté musulmane, démontrant comment même les plus pieux peuvent être soumis à la calomnie.

L'Imam Al-Qurtubi déclare dans son tafsir que la révélation des versets 11-21 de la Sourate An-Nur est venue établir définitivement l'innocence de 'Aisha, servant de preuve éternelle dans le Coran. Cet incident a également établi le principe juridique islamique que les accusateurs de femmes chastes doivent produire quatre témoins, faute de quoi ils doivent eux-mêmes être punis pour calomnie.

La Sagesse dans la Réaction d'Abu Bakr

Le refus initial d'Abu Bakr As-Siddiq de continuer le soutien financier à Mistah bin Uthathah, qui avait participé à la calomnie, représente la réponse humaine naturelle à la trahison. Des savants comme Ibn Hajar Al-Asqalani notent que cela démontre comment même les compagnons les plus vertueux ont éprouvé des émotions humaines, rendant leur obéissance ultérieure au commandement divin encore plus remarquable.

La révélation immédiate du verset 24:22, "Et que ceux d'entre vous qui sont bons et riches ne jurent pas de ne pas donner à leurs proches..." a fourni des conseils cruciaux. Ibn Kathir explique que ce verset enseigne aux musulmans de ne pas laisser les griefs personnels les empêcher de remplir leurs obligations vertueuses, en particulier envers les proches.

Implications Juridiques et Éthiques

Les savants classiques tirent plusieurs règles importantes de cette narration : Premièrement, la nécessité de vérifier les informations avant d'agir. Deuxièmement, l'interdiction de rompre les liens de parenté, même lorsqu'on est lésé. Troisièmement, l'importance de se conformer immédiatement aux commandements divins, comme démontré par la reprise rapide de la charité par Abu Bakr.

L'Imam An-Nawawi souligne que cet incident établit le principe que les sentiments personnels ne doivent pas primer sur les obligations religieuses. La rapidité avec laquelle Abu Bakr a répondu à la révélation, en disant "J'aime qu'Allah me pardonne," illustre l'attitude des justes face aux conseils divins.