Le Messager d’Allah (ﷺ) a dit : « Mes héritiers n’hériteront pas d’un dinar ou d’un dirham (c’est-à-dire de l’argent), car tout ce que je laisse (à l’exception du soutien adéquat de mes épouses et des salaires de mes employés) est donné en aumône. »
Texte et Contexte du Hadith
"Mes héritiers n'hériteront pas d'un Dinar ou d'un Dirham (c'est-à-dire de l'argent), car tout ce que je laisse (à l'exception du soutien adéquat de mes épouses et des salaires de mes employés) est donné en charité." (Sahih al-Bukhari 2776)
Cette déclaration profonde du Prophète Muhammad (ﷺ) établit un statut juridique unique pour sa succession, la distinguant des lois d'héritage ordinaires qui s'appliquent à la communauté musulmane.
Statut Juridique de l'Héritage Prophétique
Les savants s'accordent unanimement à dire que les prophètes ne laissent pas d'héritage au sens conventionnel. Leurs biens mondains deviennent une charité publique (sadaqah) après leur décès, comme établi par ce hadith du Livre des Testaments (Wasaayaa).
Cette règle est spécifique à la prophétie et n'abroge pas les lois générales de l'héritage islamique révélées dans la Sourate An-Nisa. La déclaration du Prophète clarifie que son statut de messager d'Allah nécessite ce traitement exceptionnel de sa succession.
Exclusions et Dispositions
Le hadith mentionne explicitement deux exceptions : le soutien adéquat pour ses épouses et les salaires pour ses employés. Cela démontre la préoccupation du Prophète à remplir les obligations existantes et à maintenir la justice même après sa mort.
Les commentateurs classiques notent que ces dispositions prennent priorité sur la distribution charitable, assurant que les membres de la famille dépendants et les travailleurs ne soient pas laissés dans le dénuement.
Interprétation Savante
L'Imam al-Qurtubi explique que cette règle empêche tout attachement mondain à la prophétie et souligne que l'héritage du Prophète est purement spirituel et orienté vers le guidance.
Ibn Hajar al-Asqalani dans Fath al-Bari clarifie que ce hadith a résolu la confusion parmi certains compagnons quant à la possibilité d'hériter des prophètes, établissant le principe que leurs possessions matérielles servent la communauté après leur mort.
Implications Pratiques
Cet enseignement illustre le détachement complet du Prophète vis-à-vis des richesses mondaines et son engagement à servir la oumma musulmane jusqu'à son dernier souffle.
La règle sert également de rappel que le véritable héritage du Prophète est la connaissance, la guidance et la Sunnah - des trésors bien plus précieux que la richesse matérielle.