حَدَّثَنَا أَبُو نُعَيْمٍ، حَدَّثَنَا هَمَّامٌ، حَدَّثَنَا عَطَاءٌ، قَالَ حَدَّثَنِي صَفْوَانُ بْنُ يَعْلَى بْنِ أُمَيَّةَ يَعْنِي، عَنْ أَبِيهِ، أَنَّ رَجُلاً، أَتَى النَّبِيَّ صلى الله عليه وسلم وَهُوَ بِالْجِعْرَانَةِ وَعَلَيْهِ جُبَّةٌ وَعَلَيْهِ أَثَرُ الْخَلُوقِ أَوْ قَالَ صُفْرَةٍ فَقَالَ كَيْفَ تَأْمُرُنِي أَنْ أَصْنَعَ فِي عُمْرَتِي فَأَنْزَلَ اللَّهُ عَلَى النَّبِيِّ صلى الله عليه وسلم، فَسُتِرَ بِثَوْبٍ وَوَدِدْتُ أَنِّي قَدْ رَأَيْتُ النَّبِيَّ صلى الله عليه وسلم وَقَدْ أُنْزِلَ عَلَيْهِ الْوَحْىُ‏.‏ فَقَالَ عُمَرُ تَعَالَ أَيَسُرُّكَ أَنْ تَنْظُرَ إِلَى النَّبِيِّ صلى الله عليه وسلم وَقَدْ أَنْزَلَ اللَّهُ الْوَحْىَ قُلْتُ نَعَمْ‏.‏ فَرَفَعَ طَرَفَ الثَّوْبِ، فَنَظَرْتُ إِلَيْهِ لَهُ غَطِيطٌ وَأَحْسِبُهُ قَالَ كَغَطِيطِ الْبَكْرِ‏.‏ فَلَمَّا سُرِّيَ عَنْهُ قَالَ ‏"‏ أَيْنَ السَّائِلُ عَنِ الْعُمْرَةِ اخْلَعْ عَنْكَ الْجُبَّةَ وَاغْسِلْ أَثَرَ الْخَلُوقِ عَنْكَ، وَأَنْقِ الصُّفْرَةَ، وَاصْنَعْ فِي عُمْرَتِكَ كَمَا تَصْنَعُ فِي حَجِّكِ ‏"‏‏.‏
Traduction
Rapporté par Hisham Ibn 'Urwa de son père qui a dit :

Quand j’étais jeune, j’ai demandé à Aïcha, la femme du Prophète. « Qu’en est-il de la signification de la déclaration d’Allah ? » Véritablement! (les montagnes) As-Safa et Al Marwa, font partie des symboles d’Allah. Ainsi, il n’est pas nuisible que ceux qui accomplissent le Hajj ou la 'Umra de la Maison (Ka’ba à La Mecque) accomplissent le passage (Tawaf) entre eux ? (2.158) Je comprends qu’il n’y a pas de mal si quelqu’un n’accomplit pas le Tawaf entre eux. 'Aïcha répondit : « Non, car si c’était comme tu le dis, alors la récitation aurait été comme ceci : 'Il n’est pas nuisible de ne pas accomplir le Tawaf entre eux.' Ce verset a été révélé en relation avec les Ansar qui avaient l’habitude de prendre l’Ihram pour l’idole Manat qui était placée à côté d’un endroit appelé Qudaid et ces gens pensaient qu’il n’était pas juste d’accomplir le Tawaf d’As-Safa et d’Al-Marwa. Quand l’Islam est venu, ils ont interrogé le Messager d’Allah (ﷺà ce sujet, et Allah a révélé : « En vérité ! (les montagnes) As-Safa et Al-Marwa font partie des symboles d’Allah. Ainsi, il n’est pas nuisible à ceux qui accomplissent le Hajj ou la 'Umra de la Maison (Ka’ba à La Mecque) d’accomplir le passage (Tawaf) entre eux. (2.158) Soufyan et Abû Muawiya ajoutèrent d’après Hisham (d’après 'Aïcha) : « Le Hajj ou 'Umra de celui qui n’accomplit pas le passage (Tawaf) entre As-Safa et Al-Marwa est incomplet aux yeux d’Allah.

Comment

Révélation contextuelle du verset

Ce récit de Sahih al-Bukhari 1790 clarifie les circonstances entourant la révélation du Coran 2:158 concernant le Sa'i entre Safa et Marwa. Les Ansar, avant l'islam, évitaient ce rituel en raison de leur association de ces collines avec des idoles pré-islamiques près de Manat à Qudaid.

Après avoir embrassé l'islam, ils ont remis en question la licéité de cette pratique, conduisant à la clarification divine que celles-ci font bien partie des symboles d'Allah et que l'accomplissement du Tawaf entre elles n'est pas seulement permis mais obligatoire.

Analyse linguistique du verset

La réponse de Dame Aisha démontre une compréhension profonde de l'exégèse coranique. Elle explique que la construction du verset "fa la junaha 'alayhi" indique qu'il n'y a pas de péché à accomplir le Sa'i, plutôt que de permettre son omission.

Si l'intention avait été de le rendre facultatif, la formulation aurait été "fa la junaha an la yatuffa bihima" (il n'y a pas de péché à ne pas accomplir le Tawaf entre elles). Cette analyse linguistique précise confirme l'obligation du Sa'i.

Règle juridique sur le Sa'i

L'énoncé final transmis par Sufyan et Abu Muawiya établit la règle définitive : le Hajj ou l'Umrah reste incomplet sans l'accomplissement du Sa'i entre Safa et Marwa.

Cela constitue l'un des piliers essentiels (arkan) du Hajj et de l'Umrah, sans lequel le pèlerinage est invalide selon le consensus des savants classiques.

Signification savante

Ce récit illustre comment les compagnons du Prophète ont résolu les questions juridiques par référence directe à la révélation divine, établissant la méthodologie de dérivation du droit islamique à partir des sources primaires.

Il démontre également l'importance de comprendre le contexte historique (asbab al-nuzul) pour une interprétation correcte des versets coraniques et de leurs implications juridiques.