Le Messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Il y en a trois à qui Allah ne parlera pas le Jour de la Résurrection, Il ne les regardera pas, Il ne les purifiera pas, et ils auront un châtiment douloureux. (1) Un homme à un endroit où il y a un excès d’eau dans le désert et qui la retient aux voyageurs. (2) Un homme qui a vendu une marchandise à une autre personne dans l’après-midi (ou après la prière de 'Asr) et lui a juré par Allah qu’il l’avait achetée à tel ou tel prix et qu’il (l’acheteur) l’a cru, mais ce n’était pas le cas. (3) Et un homme qui a prêté allégeance à un Imam uniquement pour le bien du monde (gains matériels). Par conséquent, si l’Imam lui a accordé quelque chose de cela (c’est-à-dire des richesses matérielles), il s’en est tenu à son serment d’allégeance, et s’il ne l’a pas donné, il n’a pas accompli le serment d’allégeance. [D’accord].
Exposition du Hadith
Ce hadith profond de Sahih al-Bukhari et Sahih Muslim, enregistré dans Bulugh al-Maram 1429, énumère trois péchés graves qui attirent le sévère mécontentement d'Allah au Jour du Jugement. Le Prophète (ﷺ) avertit que ces individus seront privés de la parole divine, du regard et de la purification - les manifestations ultimes de la miséricorde divine.
Première Catégorie : Celui qui Retient l'Eau
La première personne condamnée est celle qui retient l'eau excédentaire dans le désert aux voyageurs. Les savants expliquent que cela s'étend à toutes les formes de ressources nécessaires - nourriture, abri, médicaments - que l'on possède en excès tandis que d'autres souffrent du besoin. Cela viole le principe islamique de responsabilité sociale et de fraternité.
Ibn Hajar al-Asqalani commente dans Fath al-Bari que cette interdiction s'applique même si l'eau est privée, car la préservation de la vie prime sur les droits de propriété individuels dans des situations de nécessité absolue.
Deuxième Catégorie : Celui qui Prend un Faux Serment
La deuxième personne condamnée est celle qui jure faussement par Allah lors de transactions commerciales. La mention spécifique de l'heure de l'après-midi indique la gravité, car c'est à ce moment que les gens sont fatigués et plus susceptibles d'être trompés.
L'imam al-Nawawi déclare dans Sharh Sahih Muslim que cela inclut toutes les formes de fraude commerciale où l'on exploite des serments religieux pour tromper les autres. La sainteté du nom d'Allah est violée pour un gain mondain, aggravant le péché.
Troisième Catégorie : Celui qui Donne une Allégeance Opportuniste
La troisième personne condamnée donne allégeance à un dirigeant uniquement pour des avantages mondains. Les savants précisent que cela s'applique à la fois aux contextes politiques et religieux où la loyauté est conditionnée par un gain matériel.
Ibn Rajab al-Hanbali explique dans Jami' al-Ulum wal-Hikam qu'une telle allégeance devrait être donnée pour le plaisir d'Allah et l'établissement de la justice, et non pour un enrichissement personnel. Cette trahison de la confiance corrompt le fondement même de la gouvernance islamique.
Conséquences Spirituelles
La punition triple - privation de la parole divine, du regard et de la purification - représente un abandon spirituel complet. La parole d'Allah signifie la miséricorde, Son regard indique l'acceptation, et la purification dénote le pardon. Leur absence signifie une misère éternelle.
Al-Qurtubi note dans al-Tadhkirah que ces punitions correspondent à la nature des péchés : ceux qui ont retenu la miséricorde ne reçoivent aucune parole divine ; ceux qui ont trompé ne reçoivent aucun regard divin de reconnaissance ; ceux qui ont corrompu la loyauté ne reçoivent aucune purification.