Ibn 'Umar a rapporté que le Messager de Dieu a dit : « Si quelqu’un émancipe sa part dans un esclave et a assez d’argent pour payer le prix total pour lui, un prix équitable pour l’esclave doit être fixé, ses partenaires doivent recevoir leurs parts, et l’esclave doit être ainsi émancipé ; sinon, il n’est émancipé qu’à concurrence de la part du premier homme. (Bukhari et Muslim.)
Tafsir du Hadith sur l'Émancipation Partielle
Ce noble hadith du Livre "Émancipation" dans Mishkat al-Masabih (Référence : Mishkat al-Masabih 3388) aborde la question complexe des esclaves partiellement possédés et des conditions pour leur liberté complète. Le Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) établit un système divin de justice qui équilibre les droits de toutes les parties : l'esclave cherchant l'émancipation, le propriétaire musulman initiant le processus et les autres copropriétaires.
Cadre Juridique de la Copropriété
Lorsqu'un musulman possède une part dans un esclave aux côtés d'autres partenaires et souhaite émanciper l'esclave entier, la Charia impose deux conditions : Premièrement, le propriétaire initiateur doit posséder une richesse suffisante pour acheter les parts restantes. Deuxièmement, une évaluation impartiale doit déterminer le prix équitable du marché de l'esclave.
Cela empêche un préjudice financier pour les copropriétaires tout en facilitant le chemin vers la liberté de l'esclave. L'exigence d'« argent suffisant » (ghina) fait référence à une richesse au-delà des besoins essentiels, garantissant que l'acte ne cause pas de difficultés à l'émancipateur ou à ses dépendants.
Sagesse Divine dans la Décision
Le hadith démontre l'approche progressive de l'islam envers l'esclavage en créant de multiples voies vers la liberté tout en respectant les droits de propriété. La phrase « sinon, il n'est émancipé que dans la mesure de la part du premier homme » protège les copropriétaires contre la perte involontaire de leur propriété légale.
Les savants expliquent que si le propriétaire initiateur ne peut pas se permettre les parts restantes, l'esclave devient un mukatab (émancipateur contractuel) pour la portion restante, travaillant pour acheter sa liberté. Cette décision combine compassion et économie pratique, encourageant une émancipation graduelle sans violer les droits des autres.
Implications Éthiques Plus Larges
Cet enseignement s'étend au-delà des technicités juridiques vers des principes sociaux profonds : l'importance de remplir les obligations financières, la préférence pour des solutions complètes plutôt que partielles, et l'élévation de la dignité humaine par une émancipation systématique.
L'exigence d'un prix équitable empêche l'exploitation, tandis que l'accent sur la capacité financière enseigne la charité responsable. Ainsi, ce hadith établit un système complet où les aspirations spirituelles pour libérer les esclaves sont équilibrées avec la sagesse et la justice mondaines.