عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ قَالَ: قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ: «إِنَّ اللَّهَ تَعَالَى تَجَاوَزَ عَنْ أُمَّتِي مَا وَسْوَسَتْ بِهِ صُدُورُهَا مَا لم تعْمل بِهِ أَو تَتَكَلَّم»
Traduction

Abu Huraira a rapporté que le messager de Dieu a dit : « Dieu pardonne à mon peuple les mauvaises incitations qui surgissent en eux tant qu’ils n’agissent pas en conséquence ou n’en parlent pas. » (Bukhari et Mouslim.)

Comment

La Nature du Waswas (Suggestions Maléfiques)

Ce noble hadith du Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui), enregistré dans Mishkat al-Masabih 63, aborde la distinction fondamentale entre les pensées involontaires et les actions délibérées dans la théologie islamique. Les « suggestions maléfiques » (waswas) désignent les chuchotements de Satan ou du moi inférieur qui surviennent naturellement chez les êtres humains.

Miséricorde Divine et Responsabilité Humaine

Le pardon d'Allah pour ces suggestions démontre Sa miséricorde infinie et Sa compréhension de la nature humaine. L'âme humaine est naturellement susceptible à de telles pensées, et leur simple occurrence ne constitue pas un péché.

La condition « tant qu'ils n'agissent pas sur elles ou n'en parlent pas » établit la frontière entre la pensée et la responsabilité. Le péché entre en jeu lorsqu'on embrasse consciemment ces pensées, les nourrit ou les traduit en action ou en parole.

Conseil Spirituel Pratique

Cet enseignement apporte un immense réconfort aux croyants qui luttent contre des pensées intrusives. Il encourage à chercher refuge en Allah contre les chuchotements de Satan sans auto-condamnation pour des pensées que l'on n'a pas choisies.

Les savants expliquent que la meilleure réponse au waswas est de l'ignorer et de se tourner vers Allah par le rappel et la prière. Agir sur ou discuter de telles pensées leur donne un pouvoir et une validité qu'elles ne possèdent pas intrinsèquement.

Signification Théologique

Ce hadith reflète l'approche équilibrée de l'islam envers la psychologie humaine – reconnaissant les tendances naturelles humaines tout en maintenant la responsabilité morale pour les choix conscients. Il distingue entre les mouvements involontaires du cœur et les actions délibérées pour lesquelles on est responsable devant Allah.