عَنْ عَبْدِ اللَّهِ بْنِ عَمْرٍو قَالَ: قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ: «كَتَبَ اللَّهُ مقادير الْخَلَائق قبل أَن يخلق السَّمَوَات وَالْأَرْضَ بِخَمْسِينَ أَلْفَ سَنَةٍ» قَالَ: «وَكَانَ عَرْشُهُ على المَاء» . رَوَاهُ مُسلم
Traduction

Abu Huraira a rapporté que le messager de Dieu a parlé d’Adam et de Moïse qui se disputaient en présence de leur Seigneur et d’Adam qui prenait le dessus sur Moïse dans la discussion. Moïse dit : « Tu es Adam, que Dieu a créé de sa main, en qui il a soufflé de son esprit, à qui il a fait obéir les anges, et qu’il a fait habiter dans son jardin ; Puis, à cause de ton péché, tu as fait descendre l’humanité sur la terre. Adam lui répondit : « Et toi, tu es Moïse, que Dieu a choisi pour transmettre ses messages et pour t’adresser, à qui il a donné les tables sur lesquelles tout était expliqué, et qu’il a amené près de lui comme un confident. Combien de temps avant ma création, avez-vous découvert que Dieu a écrit la Torah ? 1 Moïse dit : « Quarante ans. » Adam demanda : « Avez-vous trouvé en elle : 'Et Adam désobéit à son Seigneur et s’égara' ? » 2 Lorsqu’on lui eut dit qu’il l’avait fait, il dit : « Me blâmez-vous donc d’avoir fait une action que Dieu avait décrétée que je ferais quarante ans avant de me créer ? » Le messager de Dieu a dit : « Adam a donc eu raison de Moïse dans la discussion. » Les musulmans l’ont transmis.1 At-Taurat, un nom général pour les cinq premiers livres de l’Ancien Testament.2 Ces mots sont dans le Coran, xx, 121.

Comment

Commentaire théologique sur la prédestination et le libre arbitre

Cette narration profonde de Sahih Muslim aborde l'équilibre délicat entre le décret divin (qadar) et la responsabilité humaine. La dispute entre Adam et Moïse représente deux perspectives : Moïse met l'accent sur la responsabilité humaine pour les actions, tandis qu'Adam démontre comment la prédestination divine opère au sein du choix humain.

Analyse savante de l'argument

Les savants classiques expliquent que la victoire d'Adam dans l'argument découle de sa compréhension que la connaissance éternelle de Dieu englobe tous les événements avant leur occurrence. La référence aux quarante ans indique la connaissance intemporelle de Dieu, et non une mesure temporelle en termes humains.

Ibn Hajar al-Asqalani note que ce hadith établit que le décret de Dieu n'annule pas la responsabilité humaine, mais l'inclut plutôt dans Sa connaissance parfaite. Le pécheur reste responsable tout en reconnaissant que les événements se déroulent selon la sagesse divine.

Leçons spirituelles du dialogue

Al-Nawawi souligne que cette narration enseigne l'humilité dans les débats théologiques et reconnaît la profondeur de la sagesse divine au-delà de la compréhension humaine. Les deux prophètes ont dit la vérité, mais l'argument d'Adam a révélé une dimension plus profonde du décret divin.

Le dialogue montre comment les prédécesseurs vertueux se sont engagés dans un discours savant avec respect tout en cherchant la vérité, fournissant un modèle pour la tradition intellectuelle islamique où la connaissance est poursuivie avec humilité et révérence.