عَنْ عَبْدِ اللَّهِ بْنِ عَمْرٍو قَالَ: قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ: «كَتَبَ اللَّهُ مقادير الْخَلَائق قبل أَن يخلق السَّمَوَات وَالْأَرْضَ بِخَمْسِينَ أَلْفَ سَنَةٍ» قَالَ: «وَكَانَ عَرْشُهُ على المَاء» . رَوَاهُ مُسلم
Traduction

Sahl b. Sa’d a rapporté que le messager de Dieu a dit : « Un homme fait les œuvres de ceux qui vont en enfer, mais il est de ceux qui vont au paradis, et un autre fait les œuvres de ceux qui vont au paradis, mais il est de ceux qui vont en enfer, car le jugement est donné selon les dernières actions de chacun. » (Bukhari et Muslim).

Comment

La Nature du Jugement Final

Ce hadith profond de Mishkat al-Masabih 83 aborde le jugement divin ultime, soulignant que le destin éternel d'une personne est déterminé par son état final de foi et d'actes à la fin de sa vie.

Le Premier Cas : Péché Extérieur, Grâce Intérieure

L'individu accomplissant des actes menant à l'enfer mais entrant au paradis démontre la miséricorde infinie d'Allah. Cette âme, malgré une désobéissance apparente, maintient une foi essentielle (iman) et reçoit le pardon divin par un repentir sincère (tawbah) avant la mort.

Les savants expliquent que cela peut se produire par des vertus cachées connues d'Allah seul, un repentir sur le lit de mort accepté par le Très Miséricordieux, ou par un décret divin qui prime sur les actions apparentes en raison d'une foi sous-jacente.

Le Deuxième Cas : Piété Extérieure, Déficience Intérieure

Celui qui accomplit des actes dignes du paradis mais destiné à l'enfer révèle l'importance cruciale de l'intention (niyyah) et de terminer sa vie dans l'incroyance. Cette âme peut accomplir des actes vertueux par ostentation (riya'), maintenir un shirk caché, ou finalement rejeter la foi avant la mort.

Comme l'explique l'Imam Nawawi : "Cela se produit lorsqu'on abandonne la foi à la fin de sa vie, annulant toutes les bonnes actions précédentes, car l'incroyance efface ce qui l'a précédée."

Le Principe des Actions Finales

La phrase "le jugement est donné selon les actions finales" établit la doctrine islamique de la khatimah (sceau des actes). Le schéma cohérent de la vie d'une personne et sa fin ultime déterminent sa demeure éternelle.

Ibn Hajar al-Asqalani explique : "L' 'action finale' se réfère à ce sur quoi on meurt - soit la foi, soit l'incroyance. C'est le facteur décisif, bien qu'il reflète l'état prédominant du cœur tout au long de la vie."

Implications Pratiques pour les Croyants

Cet enseignement encourage une auto-évaluation constante (muhasabah) et la recherche de protection contre les mauvaises fins. Les pieux prédécesseurs suppliaient fréquemment : "Ô Tourneur des cœurs, affermis nos cœurs sur Ta religion."

Il enseigne que personne ne doit se sentir en sécurité du plan d'Allah ni désespérer de Sa miséricorde. Le croyant doit combiner des actes vertueux avec une foi sincère jusqu'à la mort, en se fiant à la sagesse et à la justice divines.