Nafi', sur l’autorité d’Ibn 'Umar, rapporta que le Prophète avait dit : « Si quelqu’un meurt pendant qu’il n’a pas accompli le jeûne du mois de Ramadan, un pauvre doit être nourri pour lui au lieu de chaque jour. » Tirmidhi l’a transmise, disant qu’à juste titre, cela ne remonte pas plus loin que Ibn 'Umar.
Analyse Textuelle
Cette narration du Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) aborde la question importante des jeûnes de Ramadan non accomplis en raison du décès. La formulation indique une obligation pour les héritiers du défunt de fournir une expiation (fidyah) pour les jeûnes manqués.
Règle Juridique (Hukm)
Le consensus parmi les savants est que cette règle s'applique spécifiquement aux jeûnes obligatoires du Ramadan qui ont été manqués pour des excuses valides (comme une maladie chronique) et sont restés non accomplis jusqu'au décès.
Pour chaque jour manqué, il faut nourrir une personne pauvre (miskin) avec environ un demi sa' (environ 1,5 kg) de l'aliment de base de la région, comme le blé, les dattes ou le riz.
Champ d'Application
Cette règle ne s'applique pas aux jeûnes volontaires (nawafil) ou aux jeûnes manqués sans excuse valide. Si quelqu'un a rompu intentionnellement des jeûnes sans excuse, les savants divergent sur le fait que la nourriture suffise ou si une repentance supplémentaire est requise de la succession.
La nourriture est effectuée à partir de la succession du défunt avant sa distribution aux héritiers, car elle constitue une dette sur le défunt.
Chaîne de Transmission
L'imam Tirmidhi, le transmetteur, a noté que ce hadith est mawquf (s'arrêtant à Ibn 'Umar) plutôt que marfu' (directement du Prophète). Cependant, la plupart des juristes l'acceptent comme représentant la pratique prophétique en raison de son acceptation généralisée parmi les compagnons et les premiers savants.
Mise en Œuvre Pratique
Les héritiers doivent calculer le nombre de jours de Ramadan manqués et organiser la nourriture en conséquence. Cela peut être fait en préparant des repas pour les pauvres ou en leur donnant la valeur équivalente en denrées alimentaires de base.
Cet acte sert à la fois à l'accomplissement de l'obligation du défunt et comme une charité continue (sadaqah jariyah) qui lui profite dans l'au-delà.