Salman al-Farisi a raconté que le messager de Dieu a dit dans un sermon qu’il leur a donné le dernier jour de Cha’ban : « Un grand mois, un mois béni, un mois contenant une nuit qui vaut mieux que mille mois s’est approché de vous. Dieu a établi l’observance du jeûne pendant celui-ci comme un devoir obligatoire, et le passage de sa nuit en prière comme une pratique volontaire. Si quelqu’un s’approche de Dieu pendant cette période par une bonne action, il sera comme quelqu’un qui accomplit un devoir obligatoire dans un autre mois, et celui qui accomplit un devoir obligatoire pendant celui-ci sera comme quelqu’un qui accomplit soixante-dix devoirs obligatoires dans un autre mois. C’est le mois de l’endurance, et la récompense de l’endurance est le paradis. C’est le mois du partage avec les autres, et un mois au cours duquel la provision du croyant est augmentée. Si quelqu’un donne à quelqu’un qui a jeûné quelque chose pour rompre son jeûne, cela lui pardonnera ses péchés et le sauvera de l’enfer, et il aura une récompense égale à la sienne, sans que sa récompense soit diminuée en aucune façon. Certains d’entre eux firent remarquer au messager de Dieu qu’ils n’avaient pas tous les moyens de donner à celui qui avait jeûné quelque chose pour rompre son jeûne, et il répondit : « Dieu donne cette récompense à celui qui a jeûné du lait mélangé à de l’eau, ou une datte, ou un verre d’eau pour rompre son jeûne, et quiconque donne un repas complet à celui qui a jeûné recevra de Dieu une boisson de n’importe quel réservoir et n’aura pas soif jusqu’à ce qu’il entre au paradis. C’est un mois dont le commencement est la miséricorde, dont le milieu est le pardon, et dont la fin est la libération de l’enfer. Si quelqu’un rend les choses faciles à son esclave pendant cette période, Dieu lui pardonnera et le libérera de l’enfer.
L'Excellence du Ramadan
Ce hadith béni de Mishkat al-Masabih 1965 décrit de manière exhaustive les vertus du Ramadan. Le Prophète (ﷺ) le décrit comme "un grand mois, un mois béni" contenant Laylat al-Qadr, supérieur à mille mois. Les savants expliquent que cela indique les immenses opportunités spirituelles que présente le Ramadan, où les actes ordinaires ont un poids extraordinaire dans les balances divines.
Actes Obligatoires et Volontaires
Le jeûne est prescrit comme obligatoire (fard) tandis que les prières nocturnes sont soulignées comme volontaires (nafilah). Les commentateurs classiques notent que la combinaison d'actes obligatoires et surérogatoires crée un culte parfait. Ibn Rajab al-Hanbali affirme que les prières volontaires complètent ce qui manque dans les actes obligatoires.
La multiplication des récompenses est extraordinaire : une bonne action équivaut à un acte obligatoire dans d'autres mois, tandis qu'un acte obligatoire équivaut à soixante-dix de ces actes. Des savants comme Al-Qurtubi expliquent que cela reflète la générosité infinie d'Allah, et non un simple calcul arithmétique.
Le Mois de la Patience et de la Charité
Le Ramadan est appelé "le mois de l'endurance" (sabr). Al-Ghazali explique que le jeûne cultive la patience contre les désirs, et la récompense est le Paradis. C'est aussi "le mois du partage", où la provision du croyant augmente spirituellement et matériellement grâce à la barakah.
Offrir l'iftar, même avec des éléments simples comme des dattes ou de l'eau, apporte une immense récompense : le pardon des péchés et la protection de l'Enfer. Les savants soulignent que l'intention compte plus que la quantité, rendant cela accessible à tous les musulmans, quelle que soit leur richesse.
La Miséricorde Divine en Trois Étapes
Le hadith divise magnifiquement le Ramadan : début avec la miséricorde (rahmah), milieu avec le pardon (maghfirah), et fin avec l'émancipation de l'Enfer. L'Imam Al-Suyuti commente que cette structure encourage un culte continu tout au long du mois, car chaque phase offre des bénédictions divines distinctes.
L'exhortation finale concernant l'allègement du fardeau des esclaves s'applique aujourd'hui au traitement des employés et des subordonnés avec bonté. Les savants classiques affirment qu'une telle compassion pendant le Ramadan mérite le pardon d'Allah et la libération du Feu de l'Enfer.