Anas rapporta que le Messager de Dieu avait dit : « Écoutez et obéissez, même si un esclave abyssin avec une tête comme un raisin sec est établi gouverneur sur vous. » On dit que cela se réfère à la petite tête, ou aux cheveux croquants et bouclés, ou courts.
Les Bureaux du Commandant et du Qadi - Mishkat al-Masabih 3663
Au nom d'Allah, le Très Miséricordieux, le Très Clément. Ce noble hadith de Sahih al-Bukhari, transmis par le compagnon Anas ibn Malik (qu'Allah soit satisfait de lui), contient une sagesse profonde concernant la gouvernance islamique et l'obligation d'obéissance à l'autorité légitime.
Contexte et Signification
Le Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) a souligné l'importance de maintenir l'ordre social et l'unité au sein de la communauté musulmane. La mention d'« un esclave abyssin » sert à souligner que la légitimité du leadership ne dépend pas de l'ethnicité, du statut social ou de l'apparence physique.
Le descripteur « tête comme un raisin » - comme expliqué par les savants classiques - fait référence soit à une petite tête, soit à des cheveux courts et bouclés, caractéristiques communes parmi les Abyssins. Cette description physique souligne davantage que l'apparence extérieure ne doit pas diminuer l'obligation d'obéir à un leader correctement nommé.
Commentaire Savant
L'Imam al-Nawawi (qu'Allah lui fasse miséricorde) explique dans son commentaire sur Sahih Muslim que ce hadith établit l'obligation d'obéir à ceux qui détiennent l'autorité, à condition qu'ils n'ordonnent pas la désobéissance à Allah. La sagesse derrière cette règle est de prévenir le chaos (fitnah) et de maintenir la stabilité de la communauté musulmane.
Ibn Hajar al-Asqalani dans Fath al-Bari clarifie que la condition « même si » (wa in) indique que l'obéissance est requise indépendamment du passé du leader, renforçant la position de l'islam contre le racisme et le tribalisme.
Règlements Juridiques et Exceptions
Les savants de l'islam ont unanimement convenu que l'obéissance aux dirigeants est obligatoire dans les affaires qui sont permises (mubah) et dans l'organisation des affaires de bien-être public. Cependant, cette obéissance est conditionnelle au fait que le dirigeant n'ordonne pas ce qui constitue une désobéissance à Allah le Tout-Puissant.
Comme énoncé dans un autre hadith authentique : « Il n'y a pas d'obéissance à un être créé dans la désobéissance au Créateur. » Ainsi, si un dirigeant ordonne quelque chose de pécheur, les musulmans doivent refuser cet ordre spécifique tout en maintenant une obéissance générale dans les affaires licites.
Pertinence Contemporaine
Cet enseignement reste profondément pertinent aujourd'hui, rappelant aux musulmans de juger les dirigeants par leur piété, leur justice et leur compétence plutôt que par des qualités superficielles. Il établit le principe islamique que les postes de leadership doivent être occupés par les individus les plus qualifiés, indépendamment de leur origine ethnique ou sociale.
Le hadith sert également de rappel intemporel contre le racisme et la discrimination, soulignant la valeur islamique que tous les êtres humains sont égaux devant Allah, distingués uniquement par leur piété (taqwa).