Ibn 'Umar a rapporté que le Messager de Dieu a dit : « Entendre et obéir sont le devoir d’un homme musulman à la fois en ce qui concerne ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas, tant qu’il ne lui est pas ordonné d’accomplir un acte de désobéissance à Dieu, auquel cas il ne doit ni écouter ni obéir. » (Bukhari et Muslim.)
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Un commentaire sur le hadith de Mishkat al-Masabih 3664
Analyse Textuelle
Ce noble hadith établit le principe islamique fondamental de l'obéissance politique aux dirigeants musulmans légitimes. L'expression "entendre et obéir" englobe à la fois l'écoute des commandements et leur mise en œuvre dans l'action.
La spécification "à la fois en ce qu'il aime et en ce qu'il n'aime pas" indique que l'obéissance n'est pas conditionnée par la préférence personnelle ou le bénéfice mondain, mais plutôt par l'autorité du dirigeant dans les paramètres islamiques.
Conditions et Limites
L'exception cruciale "tant qu'il n'est pas ordonné d'accomplir un acte de désobéissance à Dieu" établit la limite où l'obéissance à la création cesse et l'obéissance au Créateur prend le pas. C'est le principe islamique de "لا طاعة لمخلوق في معصية الخالق" - aucune obéissance à aucune créature en désobéissance au Créateur.
Lorsqu'une telle désobéissance est ordonnée, le musulman "ne doit ni entendre ni obéir" - ce qui signifie qu'il ne doit ni accepter le commandement intérieurement ni le mettre en œuvre extérieurement.
Interprétation Savante
L'imam an-Nawawi explique dans son commentaire sur Sahih Muslim que ce hadith s'applique aux questions d'administration et de gouvernance mondaines, et non aux questions d'innovation religieuse claire ou de péché.
Ibn Hajar al-Asqalani note dans Fath al-Bari que la désobéissance à Dieu inclut à la fois les péchés majeurs et mineurs, et que l'interdiction s'applique que le dirigeant soit vertueux ou non, tant qu'il maintient le cadre fondamental de la gouvernance islamique.
Application Pratique
Ce principe maintient l'ordre social tout en préservant l'intégrité religieuse. Il empêche l'anarchie tout en assurant que les valeurs islamiques restent suprêmes sur l'autorité temporelle.
Les savants ont clarifié que la désobéissance dans de tels cas devrait se faire par des moyens pacifiques et des canaux appropriés, en évitant la rébellion publique qui cause un plus grand préjudice à la communauté musulmane.