Ibn 'Abbas a rapporté que le Messager de Dieu a dit : « Si quelqu’un voit chez son commandant ce qu’il n’aime pas, il doit faire preuve de patience, car personne ne sépare la communauté d’une certaine distance et ne meurt sans mourir comme ceux de l’époque préislamique. » (Bukhari et Muslim.)
Les Bureaux du Commandant et du Qadi - Mishkat al-Masabih 3668
Un commentaire de l'Imam Ibn Hajar al-Asqalani de Fath al-Bari
Analyse Textuelle
Ce hadith établit l'obligation de rester avec la communauté musulmane et sa direction légitime, même lorsque l'on observe des lacunes chez le dirigeant. L'expression "séparer une distance d'une empan" fait référence à une séparation physique ou idéologique de la jama'ah (communauté).
La "distance d'une empan" (shibr) symbolise tout acte de rébellion ou de retrait du corps collectif des musulmans. Cela inclut à la fois la rébellion physique et la séparation intellectuelle en déclarant la désobéissance du dirigeant comme motif de révolte.
Règlements Juridiques
Les savants déduisent de cela que la patience envers un dirigeant injuste est obligatoire, sauf s'il ordonne la désobéissance à Allah. L'interdiction s'applique même lorsque le dirigeant commet des péchés majeurs, à condition qu'il maintienne les fondamentaux de l'Islam.
La mort "comme ceux des temps pré-islamiques" fait référence à mourir dans un état d'ignorance (jahiliyyah), en dehors du giron de la fraternité islamique et de l'unité communautaire. Cela souligne que l'unité politique est un aspect essentiel de l'identité islamique.
Application Pratique
La bonne démarche est de conseiller les dirigeants en privé tout en maintenant l'obéissance publique. Cela préserve l'ordre social tout en remplissant le devoir d'ordonner le bien et d'interdire le mal.
La séparation de la communauté est interdite même si l'injustice du dirigeant est manifeste, tant qu'il ne rejette pas ouvertement les principes islamiques. Le plus grand mal de la fitnah (discorde civile) l'emporte sur le mal de supporter un dirigeant injuste.