'Abdallah b. 'Amr a rapporté que le Messager de Dieu a dit : « Si quelqu’un prête serment d’allégeance à un imam, lui donnant sa main en signe de ratification et d’accord sincère dans son cœur, il doit lui obéir s’il le peut. Alors, si quelqu’un vient et lui fait du mal, coupe la tête de cet autre. Muslim l’a transmise.
Les Bureaux du Commandant et du Qadi - Mishkat al-Masabih 3679
Cette tradition de 'Abdallah b. 'Amr établit le principe islamique fondamental de l'allégeance politique (bay'ah) et de l'obéissance à l'autorité légitime. La poignée de main symbolise l'alliance tangible entre le gouvernant et le gouverné, tandis que la sincérité du cœur représente la dimension spirituelle de ce contrat.
Commentaire Savant sur l'Allégeance
Les savants classiques interprètent ce hadith comme établissant l'obligation d'honorer son engagement envers l'Imam légitime (leader). La condition "s'il le peut" indique que l'obéissance n'est requise que dans les affaires n'impliquant pas de désobéissance à Allah. La main représente l'engagement physique tandis que le cœur signifie l'intention authentique sans coercition.
L'avertissement sévère contre les contestataires de l'autorité légitime sert à maintenir l'ordre social et à prévenir les troubles civils (fitnah). Des savants comme l'Imam Nawawi expliquent que cela s'applique lorsque l'Imam gouverne par la loi islamique et maintient la justice. L'ordre de "trancher la tête" est compris métaphoriquement par certains savants comme éliminer la menace à l'unité, tandis que d'autres le prennent littéralement pour les rebelles armés contre la gouvernance islamique établie.
Contexte Historique et Application
Cet enseignement est apparu lorsque la communauté musulmane est passée du leadership prophétique à la gouvernance califale. Il a fourni la base constitutionnelle pour la stabilité politique tout en soulignant la nature conditionnelle de l'obéissance - limitée aux commandements légaux et dépendante de l'adhésion du gouvernant aux principes islamiques.
Les commentateurs traditionnels comme Ibn Hajar al-Asqalani notent que ce hadith n'impose pas une obéissance aveugle mais établit une relation réciproque où la légitimité du gouvernant dépend de gouverner selon le Coran et la Sunnah. La punition sévère pour les contestataires est réservée à ceux qui divisent la communauté après avoir établi l'unité sous un leadership légitime.