Abu Huraira a rapporté que le Messager de Dieu a dit : « Ce que je vous donne et ce que je ne vous refuse pas, je ne fais que le distribuer, le mettant là où j’ai reçu l’ordre. » Bukhari l’a transmise.
Les Bureaux du Commandant et du Qadi - Mishkat al-Masabih 3745
Cette tradition d'Abu Huraira, transmise par l'Imam Bukhari, aborde la distribution appropriée des richesses publiques par ceux qui détiennent l'autorité. Le Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) clarifie que son rôle dans la distribution des ressources n'est pas basé sur une préférence personnelle mais sur un commandement divin.
Commentaire Savant
L'Imam al-Nawawi explique que ce hadith établit le principe que les dirigeants et administrateurs doivent distribuer les fonds publics selon les directives islamiques établies, et non selon leur discrétion personnelle. La phrase "là où j'ai été commandé" fait référence aux critères divinement révélés pour la distribution de la zakah et l'allocation du trésor public.
Ibn Hajar al-Asqalani note dans Fath al-Bari que cet enseignement prévient les accusations de favoritisme et assure la justice dans la distribution des ressources. La déclaration du Prophète sert de précédent pour tous les dirigeants musulmans ultérieurs, soulignant que la richesse publique est une confiance (amanah) à distribuer selon la loi islamique.
Al-Qurtubi ajoute que ce principe s'applique particulièrement aux juges (qadis) et aux commandants militaires, qui doivent administrer la justice et les ressources sans parti pris personnel, en suivant uniquement les dictats de la Charia dans leurs fonctions officielles.
Implications Juridiques
Ce hadith forme le fondement du droit financier public islamique, exigeant la transparence et l'adhésion aux catégories fixes de bénéficiaires pour la zakah et autres fonds publics. Il interdit le népotisme et la distribution arbitraire des ressources de l'État.
Les savants déduisent de cela que les fonctionnaires doivent tenir des registres méticuleux des distributions et être prêts à rendre compte de leurs décisions devant les autorités terrestres et la Cour Divine.