عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ قَالَ: قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ: «مَا أُعْطِيكُمْ وَلَا أَمْنَعُكُمْ أَنَا قَاسِمٌ أَضَعُ حَيْثُ أُمِرْتُ» . رَوَاهُ البُخَارِيّ
Traduction

Khaula al-Ansariya a rapporté que le Messager de Dieu a dit : « Les hommes acquerront injustement pour eux-mêmes des biens qui appartiennent à Dieu, et au jour de la résurrection, ils iront en enfer. » Bukhari l’a transmise.

Comment

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Mishkat al-Masabih 3746 - Commentaire par Mishkat al-Masabih

Analyse Textuelle

Ce hadith profond raconté par Khaula al-Ansariya aborde le péché grave de détournement de biens et de richesses publics qui appartiennent légitimement à la communauté musulmane. Le terme "propriété qui appartient à Dieu" fait référence à bayt al-mal (trésor public), aux dotations waqf et à toutes les ressources communautaires confiées aux dirigeants et aux fonctionnaires.

Interprétation Savante

Les savants classiques expliquent que cet avertissement s'applique particulièrement à ceux qui occupent des postes d'autorité - commandants, juges et administrateurs - qui abusent de leur pouvoir pour s'emparer de fonds publics. Ibn Hajar al-Asqalani commente que "acquérir injustement" indique toute prise sans droit légitime, que ce soit par détournement, corruption ou appropriation illicite des ressources de l'État.

Al-Nawawi souligne que la sévérité de la punition mentionnée - entrée directe en enfer sans jugement - démontre l'énormité de ce crime dans la loi islamique. Cela est dû au fait que de tels actes constituent une trahison de la confiance publique et une oppression contre l'ensemble de la communauté.

Implications Juridiques

Le hadith établit le principe que les fonctionnaires publics ne sont que des gardiens, et non des propriétaires, de la richesse communautaire. Toute utilisation non autorisée ou bénéfice personnel tiré de fonds publics constitue du ghulul (détournement) et nécessite une restitution complète en plus de la punition divine.

Les savants en déduisent que la transparence dans les finances publiques et une responsabilité stricte pour ceux qui gèrent les ressources communautaires sont des exigences islamiques fondamentales pour la gouvernance.