Umm Salama a rapporté que le Messager de Dieu a dit : « Je ne suis qu’un être humain et tu m’apportes tes différends, certains étant peut-être plus éloquents dans leurs plaidoyers que d’autres, afin que je rende jugement en leur faveur selon ce que j’entends d’eux. C’est pourquoi tout ce que je décide pour quelqu’un qui appartient de droit à son frère, il ne doit pas le prendre, car je ne lui accorde qu’une portion de l’enfer. (Bukhari et Muslim.)
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Un commentaire sur le hadith de Mishkat al-Masabih 3761 par le savant classique Mishkat al-Masabih
Contexte et Signification
Ce hadith profond établit des principes cruciaux concernant l'autorité judiciaire et la faillibilité humaine dans la gouvernance islamique. Le Prophète (que la paix soit sur lui), bien que divinement guidé dans les questions de révélation, souligne sa nature humaine lorsqu'il agit en tant que juge dans les litiges mondains.
La phrase « Je ne suis qu'un être humain » sert de rappel fondamental que les juges doivent reconnaître leurs limites et que les plaideurs ne doivent pas supposer que les décisions judiciaires sont nécessairement basées sur la vérité absolue lorsque les preuves sont incomplètes ou trompeuses.
Analyse Savante
Les savants classiques expliquent que les juges statuent sur la base de preuves apparentes (zahir) et des témoignages présentés, et non nécessairement de la réalité effective (haqiqa). Lorsqu'un juge statue sur la base de preuves convaincantes mais fausses, la décision tient dans les affaires mondaines, mais le droit véritable reste avec son propriétaire légitime aux yeux d'Allah.
L'avertissement « Je ne lui accorde qu'une part de l'enfer » sert de mise en garde sévère contre la prise de biens par des moyens trompeurs dans les litiges. Même si l'on obtient un jugement favorable par des arguments éloquents mais trompeurs, le droit divin reste avec le véritable propriétaire, et l'usurpateur accumule des péchés.
Implications Juridiques
Ce hadith établit que les décisions judiciaires basées sur des preuves apparentes ne transforment pas un gain illicite en possession légale. La responsabilité morale et spirituelle incombe aux individus de s'assurer qu'ils ne prennent pas ce qui appartient légitimement à autrui.
Les savants déduisent de cela que celui qui reçoit un jugement favorable en sachant qu'il prive autrui de son droit doit restituer le bien, car le processus judiciaire ne peut sanctifier ce qu'Allah a interdit.
Pertinence Contemporaine
Cet enseignement reste vital pour les systèmes juridiques modernes, soulignant que la justice procédurale doit être associée à l'intégrité personnelle. Les plaideurs devraient rechercher la vérité plutôt que la simple victoire en justice.
Pour les juges, cela souligne l'importance d'une enquête approfondie et de la reconnaissance des limites du jugement humain, tandis que pour les citoyens, cela met l'accent sur les conséquences éternelles de l'acquisition injuste, indépendamment des subtilités juridiques.