Abu Musa a raconté que lorsque le Messager de Dieu a envoyé l’un de ses compagnons pour s’occuper de certaines de ses affaires, il a dit : « Réjouis les gens et ne les effrrayons pas ; Rendez les choses faciles et ne les rendez pas difficiles. » (Bukhari et Muslim.)
Les Bureaux du Commandant et du Qadi
Un commentaire sur la tradition prophétique de Mishkat al-Masabih 3722
Analyse Textuelle
Ce noble hadith, transmis par l'éminent compagnon Abu Musa al-Ash'ari et enregistré dans Sahih al-Bukhari et Sahih Muslim, contient des conseils profonds pour ceux qui sont chargés d'autorité et de leadership.
Le Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) a instruit ses émissaires avec quatre principes essentiels qui forment la base de la gouvernance islamique et du service public.
Commentaire Savant
« Rendez les gens heureux » (bashshirū) signifie aborder les autres avec de bonnes nouvelles, un discours doux et un visage joyeux. Comme l'explique l'Imam al-Nawawi, cela crée une réceptivité aux conseils et favorise l'amour entre le dirigeant et les dirigés.
« Ne les effrayez pas » (lā tunaffirū) interdit la dureté et l'intimidation, qui éloignent les gens de la vérité et créent des obstacles à la réforme. Ibn Hajar al-Asqalani note que la peur ne devrait être utilisée qu'en dernier recours dans des cas extrêmes de désobéissance.
« Facilitez les choses » (yassirū) incarne le principe islamique fondamental de supprimer les difficultés. Des savants comme Ibn Rajab al-Hanbali soulignent que cela s'applique à la fois aux affaires religieuses et mondaines, en choisissant toujours le chemin le plus simple et le plus accommodant.
« Ne les rendez pas difficiles » (lā tu'assirū) met en garde contre les complications et la rigueur inutiles. Al-Qurtubi affirme que cette interdiction s'étend à la fois à l'innovation religieuse et à une sévérité excessive dans l'application des jugements légitimes.
Application Pratique
Cet enseignement s'applique aux juges (qadis), aux commandants militaires, aux administrateurs, aux enseignants et à tous ceux qui exercent l'autorité. La méthodologie est celle de la compassion avant la correction, de la facilitation avant l'interdiction.
Comme documenté dans Mishkat al-Masabih, ces principes garantissent que la gouvernance islamique reste enracinée dans la miséricorde et la sagesse, reflétant la description que le Prophète a faite de lui-même comme « envoyé uniquement pour parfaire le noble caractère ».