Abu Bakra a raconté qu’il a entendu le Messager de Dieu dire : « Aucun juge ne doit rendre un jugement entre deux personnes lorsqu’il est en colère. » (Bukhari et Muslim.)
Les Bureaux du Commandant et du Qadi - Mishkat al-Masabih 3731
Un commentaire du point de vue de l'Imam al-Nawawi (qu'Allah lui fasse miséricorde) : Ce hadith établit un principe fondamental dans la justice islamique. L'interdiction de juger en colère découle de la réalité que la colère obscurcit l'intellect, déforme la perception et peut conduire à l'injustice. Le juge (qadi) doit posséder une clarté mentale complète et un équilibre émotionnel pour discerner le vrai du faux.
Interprétation Savante
Les savants ont déterminé que cette interdiction s'applique à tout état émotionnel intense - que ce soit la colère, la faim extrême, le chagrin sévère ou la joie débordante - qui pourrait altérer le raisonnement judiciaire. Le juge doit reporter le jugement jusqu'à ce que sa disposition naturelle revienne.
Ibn Hajar al-Asqalani explique dans Fath al-Bari que cette règle protège les droits des plaideurs et maintient la sainteté des procédures judiciaires. La sagesse derrière cette interdiction est de garantir que les jugements sont basés uniquement sur des preuves et des principes juridiques, non affectés par des émotions personnelles.
Application Pratique
Cet enseignement s'étend au-delà des juges formels à toute personne en position d'arbitrage, y compris les leaders communautaires, les médiateurs familiaux et les superviseurs en milieu de travail. Le principe souligne qu'un jugement équitable nécessite une stabilité émotionnelle et une présence mentale.
Le hadith démontre la nature complète de la loi islamique, abordant non seulement les actions extérieures mais aussi les états intérieurs qui affectent la justice sociale et l'harmonie communautaire.