عَنْ أَنَسٍ أَنَّ النَّبِيَّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ ضَرَبَ فِي الْخَمْرِ بِالْجَرِيدِ والنِّعالِ وجلَدَ أَبُو بكرٍ رَضِي الله عَنهُ أربعينَ وَفِي رِوَايَة عَنْهُ: أَنَّ النَّبِيَّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ كَانَ يَضْرِبُ فِي الْخَمْرِ بِالنِّعَالِ وَالْجَرِيدِ أَرْبَعِينَ
Traduction

Anas raconta que le Prophète avait donné une raclée avec des branches de palmier et des sandales pour boire du vin et qu’Abou Bakr avait donné quarante coups de fouet. (Bukhari et Muslim.) Dans une version basée sur son autorité, il est dit que le Prophète avait l’habitude de donner quarante coups avec des branches de palmier et des sandales pour boire du vin.

Comment

Peines Prescrites - Mishkat al-Masabih 3614, 3615

Au nom d'Allah, le Très Miséricordieux, le Très Clément. Ce récit du bienheureux Compagnon Anas ibn Malik (qu'Allah soit satisfait de lui) aborde la peine légale pour la consommation de substances intoxicantes. La divergence apparente entre la pratique du Prophète et celle d'Abou Bakr (qu'Allah soit satisfait de lui) nécessite un examen savant minutieux.

La Méthodologie Prophétique

Le Prophète (que la paix soit sur lui) a administré la punition en utilisant des branches de palmier et des sandales, ce que les savants comprennent comme mettant l'accent sur l'aspect éducatif et réformateur de la peine. Cette méthode, bien que douloureuse, était conçue pour humilier le délinquant et servir de dissuasion sans causer de dommages physiques permanents.

Le nombre de coups de fouet dans la pratique du Prophète variait selon les récits, indiquant que le compte exact n'était pas fixé de son vivant mais était laissé à la discrétion du souverain en fonction des circonstances et de l'état du délinquant.

La Décision Califale d'Abou Bakr

Lorsqu'Abou Bakr al-Siddiq (qu'Allah soit satisfait de lui) a établi quarante coups de fouet comme peine standard, il l'a fait par ijtihad (raisonnement juridique) après consultation des Compagnons. Ils ont déterminé que puisque l'intoxication au vin conduit souvent à de fausses accusations (qadhf), qui entraîne quatre-vingts coups de fouet, la moitié de ce nombre serait appropriée pour l'infraction moindre.

Cette décision démontre la flexibilité au sein de la jurisprudence islamique où le principe général est établi mais les applications spécifiques peuvent évoluer grâce à un consensus savant légitime.

Réconciliation Juridique

Les savants ont réconcilié ces récits en comprenant que les actions du Prophète représentaient la règle fondamentale, tandis que la standardisation d'Abou Bakr reflétait la position juridique développée. Plus tard, pendant le califat d'Omar, la peine a été augmentée à quatre-vingts coups de fouet dans certains cas, montrant la nature dynamique de la mise en œuvre des hudud dans leurs contextes appropriés.

La sagesse essentielle derrière cette punition est la protection de la société contre les méfaits de l'intoxication—préservant l'intellect, la religion, l'honneur et l'ordre social—ce qui s'aligne avec les objectifs supérieurs de la loi islamique (maqasid al-shari'ah).