Abu Huraira a rapporté que le messager de Dieu a dit : « Si ce n’était pas pour angoisser mon peuple, je lui ordonnerais de retarder la prière du soir et d’utiliser le bâton à dents à chaque moment de prière. » (Bukhari et Mouslim.)
Purification : Commentaire sur Mishkat al-Masabih 376
Au nom d'Allah, le Très Miséricordieux, le Très Clément. Ce noble hadith de Sahih al-Bukhari et Sahih Muslim, transmis par le compagnon estimé Abu Huraira (qu'Allah soit satisfait de lui), contient deux injonctions profondes que le Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) s'est abstenu de rendre obligatoires uniquement par considération miséricordieuse pour sa oumma.
La Première Affaire : Retarder la Prière du 'Isha
L'expression "retarder la prière du soir" fait référence à la prière du 'Isha. Les savants du droit ont expliqué que son temps préféré s'étend jusqu'au premier tiers de la nuit. L'hésitation du Prophète à ordonner ce retard découle de sa profonde compassion, craignant qu'elle n'impose une difficulté (mashaqqah) aux gens, en particulier les faibles, les personnes âgées et ceux ayant des responsabilités pressantes.
Cela illustre un principe fondamental du droit islamique : la suppression de la difficulté (raf' al-haraj). Bien que le retard soit une Sunnah confirmée offrant une plus grande récompense, la Shari'ah s'adapte aux circonstances humaines en permettant son accomplissement plus tôt pour éviter une charge indue, faisant ainsi de la religion une voie de facilité.
La Deuxième Affaire : Le Siwak (Bâtonnet à Dents) à Chaque Prière
L'ordre d'"utiliser le bâtonnet à dents à chaque moment de prière" souligne l'importance spirituelle et physique immense du siwak. Les savants classiques, y compris l'Imam Ahmad et al-Shafi'i, ont souligné que c'est une pratique fortement recommandée (sunnah mu'akkadah), surtout lors de la préparation à la prière.
Ses vertus sont multiples : il purifie la bouche, plaît au Seigneur, illumine les dents, aiguise la mémoire et est un moyen par lequel la récompense de la prière est multipliée. La retenue du Prophète à le rendre obligatoire, malgré ses grands bienfaits, reflète à nouveau sa nature miséricordieuse et la sagesse divine de ne pas surcharger les croyants.
Conclusions Spirituelles et Légales
Ce hadith de Mishkat al-Masabih nous enseigne l'équilibre entre s'efforcer vers l'excellence spirituelle et reconnaître les réalités de la capacité humaine. Il confirme le statut du Prophète (que la paix soit sur lui) en tant qu'avertisseur miséricordieux. Le croyant est ainsi encouragé à adopter volontairement ces pratiques pour atteindre le plaisir d'Allah et la pleine récompense, tout en comprenant la flexibilité et la miséricorde inhérentes au code de loi islamique.