عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ قَالَ: قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ: «وَاللَّهِ إِنِّي لِأَسْتَغْفِرُ اللَّهَ وَأَتُوبُ إِلَيْهِ فِي الْيَوْمِ أَكْثَرَ مِنْ سبعينَ مرَّةً» . رَوَاهُ البُخَارِيّ
Traduction
Abou Sa’id al-Khudri a rapporté que le messager de Dieu a dit

Parmi les B. Isra’il, il y avait un homme qui a tué quatre-vingt-dix-neuf personnes et qui est ensuite sorti pour enquêter. Il alla trouver un moine et lui demanda si le repentir serait accepté pour ce qu’il avait fait, et quand il répondit que ce n’était pas le cas, il le tua. Il commença alors à s’informer, et un homme lui dit d’aller dans tel ou tel village. Lorsqu’il fut sur le point de mourir, il se leva pour aller vers elle, et les anges de miséricorde et les anges de châtiment se disputèrent à son sujet. Dieu a alors dit à l’un des villages de s’approcher et à l’autre de s’éloigner, et a dit aux anges de mesurer la distance entre eux. On s’est trouvé qu’il était à la distance d’une travée plus proche de celle vers laquelle il se dirigeait, et il a donc été pardonné. (Bukhari et Mouslim.)

Comment

Le Hadith des Quatre-Vingt-Dix-Neuf Meurtres

Cette narration de Sahih al-Bukhari et Sahih Muslim, telle que compilée dans Mishkat al-Masabih 2327, présente une leçon profonde sur l'immensité de la Miséricorde Divine et l'efficacité ultime du repentir sincère (tawbah), même pour les péchés les plus graves.

Commentaire sur le Récit

Les savants expliquent que l'interrogation initiale de cet homme était un signe d'un éveil spirituel naissant. Son meurtre du moine, qui a incorrectement déclaré le repentir impossible, était une transgression supplémentaire née du désespoir—un péché en soi, car désespérer de la miséricorde d'Allah est interdit.

L'instruction d'aller dans un village spécifique représente la direction pour une âme repentante de migrer de son état de péché vers un état d'obéissance et de droiture. Le voyage physique symbolise le voyage spirituel du cœur retournant vers Allah.

La Dispute des Anges

La dispute entre les Anges de la Miséricorde et les Anges du Châtiment reflète la justice et la sagesse divines dans le jugement d'une âme. Les Anges de la Miséricorde cherchent à mettre en lumière le poids d'un atome de bien et d'intention sincère, tandis que les Anges du Châtiment maintiennent les exigences de la justice pour les crimes commis.

L'ordre d'Allah de mesurer les distances démontre que Son jugement n'est pas arbitraire mais est basé sur une mesure précise de l'orientation finale et de l'effort de l'âme. Le mouvement physique de l'homme vers le bien, même dans ses derniers instants, a été accepté comme une expression valide de son intention.

Leçons sur le Repentir (Tawbah)

Ce hadith réfute puissamment la notion qu'aucun péché n'est trop grand pour le pardon d'Allah. Le cœur du repentir est l'intention sincère et le retour vers Allah. L'acte final de l'homme—lutter pour se déplacer vers la terre vertueuse—était la manifestation physique ultime de son retour intérieur (inqilab) vers la bonté.

Les savants mettent en garde, cependant, que ce n'est pas une licence pour retarder le repentir. L'acceptation de son repentir au dernier moment possible est un décret divin spécifique (qada') pour cet individu, illustrant le pouvoir illimité d'Allah à pardonner qui Il veut. Ce n'est pas un précédent sur lequel s'appuyer, car le moment de la mort est inconnu.

Conclusion et Message Spirituel

Tiré de "Supplications" dans Mishkat al-Masabih, ce récit sert de phare éternel d'espoir. Il enseigne que personne ne devrait jamais désespérer de la rahmah (miséricorde) d'Allah, qui englobe toutes choses. Simultanément, c'est un grave avertissement contre le fait de faire désespérer les autres, comme l'a fait le premier moine. Le croyant doit toujours vivre entre l'espoir (raja') et la crainte (khawf), s'efforçant vers la droiture tout en faisant confiance à une Miséricorde plus vaste que tout péché.