Alors que nous étions avec lui, c’est-à-dire avec le Prophète, un homme s’est avancé portant un vêtement et quelque chose enveloppé dans sa main. Il dit : « Messager de Dieu, je suis passé près d’un bosquet d’arbres où j’ai entendu le gazouillis des jeunes oiseaux, alors je les ai pris et je les ai mis dans mon vêtement. Leur mère est venue et a volé au-dessus de ma tête, alors je les ai découverts pour qu’elle les voie, et quand elle s’est posée sur eux, je les ai tous enveloppés dans mon vêtement, et voici ce que j’ai avec moi. Il a donné l’ordre de les abattre, et je l’ai fait, mais leur mère ne voulait pas les quitter, sur quoi le messager de Dieu a dit : « Vous étonnez-vous de la pitié de la mère des jeunes oiseaux pour ses petits ? Par Celui qui m’a envoyé avec la vérité, Dieu montre plus de pitié envers ses serviteurs que la mère des jeunes oiseaux n’en montre envers ses petits. Reprenez-les et mettez-les là où vous les avez trouvés, leur mère étant avec eux. Alors il les a repris. *L’utilisation de la première personne semble étrange ici. L’ordre a été donné à l’homme qui tenait le paquet, et on aurait pu s’y attendre « et il l’a fait ». Ce n’est pas le genre de phrase dans laquelle le changement de personne fréquemment utilisé dans le style arabe semble naturel. Dans l’état actuel du texte, il semblerait que 'Amir ait pris le paquet des mains de l’homme et l’ait déposé. Abou Dawud l’a transmise.
L'Incident et Son Contexte
Cette narration de Mishkat al-Masabih 2377, transmise par Abu Dawud, présente une démonstration profonde de la miséricorde divine à travers un exemple terrestre tangible. L'action du Compagnon de prendre de jeunes oiseaux, bien qu'initialement semblant inoffensive, a déclenché la préoccupation désespérée de l'oiseau mère, tournant au-dessus dans la détresse pour sa progéniture.
Commentaire Savant sur la Miséricorde Divine
La déclaration du Prophète "Par Celui qui m'a envoyé avec la vérité, Dieu montre plus de pitié envers Ses serviteurs que la mère des jeunes oiseaux n'en montre envers ses petits" établit la compréhension islamique fondamentale de la compassion infinie d'Allah. Les savants classiques soulignent que cette comparaison rend le concept abstrait de la miséricorde divine compréhensible à travers l'expérience humaine.
Ibn Hajar al-Asqalani commente que l'amour instinctif de l'oiseau mère représente l'affection naturelle la plus forte connue de la création, mais la miséricorde d'Allah la dépasse infiniment. Al-Nawawi note que ce hadith devrait inspirer l'espoir aux pécheurs et les encourager à se repentir, sachant que la capacité d'Allah au pardon dépasse même l'amour terrestre le plus puissant.
Implications Légales et Éthiques
L'ordre du Prophète de rendre les oiseaux établit des principes importants dans l'éthique environnementale islamique et le bien-être animal. Les savants en déduisent que causer des dommages inutiles aux animaux et séparer les petits des parents est interdit sauf en cas de nécessité légitime.
Imam al-Ghazali explique que cet incident démontre l'interconnexion de la création et notre responsabilité en tant que lieutenants (khulafa') de faire preuve de compassion envers tous les êtres vivants. La restauration des oiseaux dans leur habitat d'origine représente le principe islamique de maintien de l'équilibre naturel (mizan).
Dimensions Spirituelles
Cette narration sert de rappel puissant pour les croyants de réfléchir sur les attributs d'Allah, particulièrement Sa miséricorde (rahmah). Les commentateurs classiques soulignent que comprendre la miséricorde divine devrait conduire à une gratitude accrue, une confiance en Allah pendant les difficultés, et une imitation du comportement miséricordieux envers toute la création.
Ibn al-Qayyim élaboré que tout comme l'oiseau mère n'a jamais abandonné ses petits malgré leur séparation, Allah n'abandonne jamais Ses serviteurs, leur fournissant constamment et les invitant à revenir à Lui par le repentir et l'obéissance.