عَنْ عَبْدِ اللَّهِ بْنِ عَمْرٍو أَنَّ النَّبِيَّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ قَالَ: «لَزَوَالُ الدُّنْيَا أَهْوَنُ عَلَى اللَّهِ مِنْ قَتْلِ رَجُلٍ مُسْلِمٍ» . رَوَاهُ التِّرْمِذِيّ وَالنَّسَائِيّ ووقفَه بعضُهم وَهُوَ الْأَصَح وَرَوَاهُ ابْنُ مَاجَهْ عَنِ الْبَرَاءِ بْنِ عَازِبٍ
Traduction
Abu Umama b. Sahl b. Hunaif raconta que lorsque 'Uthman b. 'Affan fut assiégé, il baissa les yeux et dit :

Je vous adjure par Dieu. Savez-vous que le Messager de Dieu a dit : « Il n’est pas permis de tuer un homme qui est musulman, sauf pour l’une des trois raisons suivantes : la fornication après le mariage, ou l’incrédulité après avoir accepté l’Islam, ou le meurtre illicite de quelqu’un, pour lequel il peut être tué » ? Je jure par Dieu que je n’ai pas commis de fornication avant ou après l’arrivée de l’Islam, ni apostasié depuis que j’ai prêté serment d’allégeance au Messager de Dieu, ni tué quiconque a été déclaré inviolé ; Alors, pour quelle raison voulez-vous me tuer ? Tirmidhi, Nasa’i et Ibn Majah l’ont transmise, et Darimi donne le texte de la tradition.

Comment

L'Interdiction du Meurtre Illégal

Cette tradition sacrée établit le principe islamique fondamental que la vie d'un musulman est inviolable, sauf pour trois infractions graves spécifiques. Les paroles du Prophète servent de limitation divine à la peine capitale, garantissant que la justice est administrée selon des paramètres stricts de la Charia plutôt que par un jugement humain arbitraire.

Les Trois Infractions Capitales

Fornication après le mariage (Zina al-Muhsan) : Cela fait référence à l'adultère commis par une personne mariée, punissable par la lapidation selon la jurisprudence classique. La condition du mariage (ihsan) indique la gravité de la violation du pacte marital sacré.

Incroyance après avoir accepté l'Islam (Kufr ba'da al-Islam) : Cela désigne l'apostasie (riddah), l'abandon conscient de l'Islam après l'avoir embrassé volontairement. Les savants notent que cela s'applique à ceux qui renoncent publiquement aux croyances islamiques fondamentales, et non à de simples doutes ou péchés mineurs.

Meurtre injustifié (Qatl al-Nafs bi-ghayri haqq) : Cela établit le principe du qisas (représailles) pour meurtre intentionnel, où les héritiers de la victime peuvent exiger une punition équivalente, reflétant le principe coranique de « une vie pour une vie » (Sourate Al-Baqarah 2:178).

Implications Juridiques et Commentaires Savants

Le serment solennel de l'orateur démontre la rigueur procédurale requise en droit islamique—la peine capitale exige des preuves concluantes et élimine tout doute raisonnable. Les savants classiques soulignent que ces trois exceptions nécessitent des normes de preuve strictes par le biais de tribunaux islamiques appropriés.

L'Imam al-Nawawi commente que ce hadith forme le fondement du droit pénal islamique, protégeant la vie des musulmans tout en maintenant l'ordre social grâce à des punitions prescrites divinement. Les trois exceptions équilibrent les droits de Dieu (huquq Allah) et les droits humains (huquq al-'ibad).

Pertinence Contemporaine

Cette tradition rappelle aux musulmans modernes que le droit islamique restreint sévèrement la peine capitale, contrairement aux déformations. Elle établit la procédure régulière, la présomption d'innocence et la punition proportionnelle—des principes qui s'alignent avec les systèmes de justice modernes lorsqu'ils sont correctement mis en œuvre selon les normes savantes classiques.