وَعَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُ قَالَ: قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ: «لَوْ كَانَ لِي مِثْلُ أُحُدٍ ذَهَبًا لَسَرَّنِي أَنْ لَا يَمُرَّ عَلَيَّ ثَلَاثُ لَيَالٍ وَعِنْدِي مِنْهُ شَيْءٌ إِلَّا شَيْءٌ أَرْصُدُهُ لِدَيْنٍ» . رَوَاهُ البُخَارِيّ
Traduction

Abu Huraira a raconté que lorsqu’un homme a demandé au messager de Dieu quelle sadaqa produisait la plus grande récompense, il a répondu : « Ce que tu donnes quand tu es en bonne santé et enclin à être méchant, craignant la pauvreté et espérant une compétence. Ne le remettez pas à plus tard et ne dites pas, quand vous allez mourir, que vous donnez ceci ou cela à untel et à untel et à untel alors qu’il est déjà devenu la propriété d’untel. *(Bukhari et Muslim.) * c’est-à-dire par héritage.

Comment

L'Excellence de la Charité en Temps Opportun

La question concerne la forme de charité qui procure la plus grande récompense spirituelle. La réponse du Prophète souligne que la charité la plus méritoire est celle donnée de son vivant, spécifiquement lorsqu'on est en bonne santé et qu'on a une inclination naturelle à l'avarice, tout en craignant la pauvreté et en espérant l'autosuffisance.

Commentaire Savant sur le Hadith

Ce hadith, trouvé dans Mishkat al-Masabih 1867, met en avant la vertu profonde de donner la charité dans des conditions psychologiques difficiles. La plus grande récompense n'est pas seulement pour l'acte de donner, mais pour la lutte intérieure qu'il représente—surmonter l'amour de la richesse, la peur du besoin futur et l'espoir d'une prospérité continue.

L'état d'être "en bonne santé et enclin à être avare" signifie un moment où l'attachement de l'âme aux biens mondains est le plus fort. Donner la charité dans cet état constitue une véritable victoire sur son bas-être (nafs) et est donc extrêmement précieux aux yeux d'Allah.

L'avertissement "Ne le remettez pas à plus tard" sert d'instruction religieuse cruciale contre la procrastination dans l'accomplissement des bonnes actions. Retarder la charité jusqu'au moment de la mort, lorsqu'on n'a plus de libre choix (car la richesse est destinée aux héritiers), nie la lutte spirituelle et la nature volontaire qui donnent à la charité son mérite supérieur. À ce moment-là, l'acte n'est que l'exécution d'un transfert nécessaire de propriété, pas un sacrifice librement consenti.

Implications Légales et Spirituelles

Cet enseignement du Livre de la Zakat dans Mishkat al-Masabih établit que le poids spirituel d'une action est mesuré par l'intention (niyyah) et l'effort déployé pour l'accomplir. Une petite charité donnée avec une grande difficulté personnelle de son vivant est supérieure à un grand legs donné à la mort.

Le hadith distingue également implicitement entre la charité volontaire (sadaqah) et les legs obligatoires de l'héritage. Il rappelle au croyant que la richesse est un dépôt d'Allah, et sa purification par la Zakat et la charité en temps opportun est un acte fondamental d'adoration qui ne doit pas être retardé.