« Aucun d'entre vous ne croit (vraiment) tant qu'il n'aime pas pour son frère » - ou s'il n'a pas dit « pour son prochain » - « ce qu'il aime pour lui-même ».
Le Livre de la Foi - Sahih Muslim 45a
« Aucun d'entre vous ne croit (vraiment) jusqu'à ce qu'il aime pour son frère » - ou il a dit « pour son voisin » - « ce qu'il aime pour lui-même. »
Commentaire sur le Hadith
Ce noble hadith établit un principe fondamental de l'éthique islamique et de la fraternité. Le Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) fait de la perfection de la foi une condition de cette règle d'or de conduite.
La variation entre « frère » et « voisin » démontre la nature exhaustive de cet enseignement, englobant à la fois la fraternité religieuse en Islam et les relations humaines universelles.
La vraie foi (iman) n'est pas seulement une question de déclaration verbale ou d'observance rituelle, mais doit se manifester dans le caractère et le traitement des autres. Le cœur du croyant doit être exempt d'envie, de malveillance et d'égoïsme.
Interprétation Savante
Les savants classiques expliquent que ce hadith établit la norme pour une foi complète. La phrase « aucun d'entre vous ne croit » indique que la foi reste incomplète sans cette qualité d'amour désintéressé pour les autres.
L'Imam An-Nawawi commente que cela englobe toutes les questions de religion et de vie mondaine - quel que soit le bien que l'on désire pour soi-même, on devrait le désirer pour les autres musulmans.
Ibn Rajab al-Hanbali précise que ce principe inclut souhaiter aux autres ce que l'on souhaite pour soi-même en termes de guidance, de connaissance, d'actes vertueux et de toutes les formes de bonté.
Implications Pratiques
Cet enseignement exige des musulmans qu'ils transcendent les désirs égoïstes et cultivent une préoccupation sincère pour le bien-être des autres. Il interdit l'envie lorsque d'autres reçoivent des bénédictions et encourage le partage dans la joie et la tristesse.
L'application s'étend aux biens matériels, aux bénédictions spirituelles, au statut social et à tous les aspects de la vie où l'on pourrait naturellement être enclin à l'égoïsme.
Ce hadith sert de mesure pratique pour l'examen de soi : si l'on trouve du ressentiment dans son cœur lorsque d'autres reçoivent des bénédictions qu'ils désirent eux-mêmes, leur foi nécessite une purification et un renforcement.