C'est Marwan qui a initié (la pratique) de prononcer le sermon avant la prière du jour de l'Id. Un homme s'est levé et a dit : La prière doit précéder le sermon. Il (Marwan) a fait remarquer : « Cette (pratique) a été supprimée. À ce propos, Abu Sa'id a fait remarquer : Cet homme a accompli (son devoir) qui lui incombait. J'ai entendu le Messager d'Allah dire : Celui d'entre vous qui voit quelque chose d'abominable doit le modifier à l'aide de sa main ; et s'il n'a pas assez de force pour le faire, il doit le faire avec sa langue, et s'il n'a pas assez de force pour le faire, il doit (même) l'abhorrer de tout son cœur, et c'est la moindre des croyances.
Le Livre de la Foi - Sahih Muslim 49a
Cette narration de Sahih Muslim aborde le principe islamique fondamental d'ordonner le bien et d'interdire le mal, tout en documentant un incident historique concernant le protocole de la prière de l'Aïd.
Contexte Historique
Marwan ibn al-Hakam, en tant que gouverneur de Médine, a innové en prononçant la khutbah (sermon) avant la prière de l'Aïd, contrairement à la pratique prophétique établie.
L'homme anonyme qui a objecté remplissait son devoir religieux en s'élevant contre cette déviation de la Sunnah.
Commentaire Savant
L'enseignement du Prophète décrit trois niveaux de réponse au mal : l'intervention physique lorsque c'est possible, l'objection verbale lorsqu'on ne peut pas agir physiquement, et le rejet intérieur lorsque les deux niveaux précédents sont impossibles.
L'approbation d'Abu Sa'id confirme que l'homme a rempli son obligation par une objection verbale, la réponse appropriée dans cette circonstance.
Ce hadith établit que la foi a des degrés, le plus bas étant le rejet sincère du mal, démontrant que la foi n'est pas seulement une croyance passive mais nécessite un engagement actif envers la droiture.
Implications Juridiques
Les savants déduisent de cela que la prière de l'Aïd doit précéder la khutbah, suivant le précédent prophétique.
L'incident démontre l'obligation pour les musulmans de préserver la Sunnah et de corriger les innovations, même lorsqu'elles viennent des autorités.
L'approche graduée pour interdire le mal garantit que l'obligation est à la portée de chaque musulman selon ses circonstances.