Alors que nous étions avec le Messager d’Allah (ﷺ), l’une de ses filles lui envoya (le Messager) pour l’appeler et l’informer que son enfant ou son fils était mourant. Le Messager d’Allah (ﷺ) a dit à la messagère de retourner et de lui dire que ce qu’Allah avait pris Lui appartenait, et à lui appartenait ce qu’Il avait accordé. et Il a un temps fixé pour tout. Alors tu lui ordonnes de faire preuve d’endurance et d’aller chercher la récompense auprès d’Allah. Le messager revint et dit : Elle l’adjure de venir à elle. Il se leva pour aller accompagné de Sa’d b. 'Ubada, Mu’adh b. Jabal, et moi aussi, nous les avons accompagnés. L’enfant fut élevé à lui et son âme se sentait aussi agitée que si elle était dans une vieille (outre d’eau). Ses yeux (ceux du Prophète) se sont remplis de larmes. Sa’d dit : « Qu’est-ce que c’est, Messager d’Allah ? » Il répondit : « C’est la compassion qu’Allah a mise dans le cœur de Ses serviteurs, et Dieu n’a de compassion qu’envers ceux de Ses serviteurs qui sont compatissants. »
Le Livre de la Prière - Funérailles
Sahih Muslim 923a - Commentaire par les Érudits Classiques
Analyse Contextuelle
Cette narration profonde de Sahih Muslim démontre la perspective islamique équilibrée sur la mort, combinant l'acceptation théologique avec l'émotion humaine naturelle. La réponse initiale du Prophète reflète la croyance islamique centrale en le décret divin (qadar) - que tout appartient à Allah et Lui revient en son temps fixé.
Commentaire des Érudits
Lorsque le Prophète a déclaré « ce qu'Allah avait pris Lui appartenait, et à Lui appartenait ce qu'Il a accordé », il enseignait le principe fondamental du tawhid - la reconnaissance absolue de la propriété et de l'autorité d'Allah sur toute la création. Cette reconnaissance est essentielle pour développer un bon sabr (patience).
Les larmes du Prophète démontrent que montrer de l'émotion face à une perte n'est pas contraire à la foi ou à la patience. Les érudits expliquent que le vrai sabr signifie retenir la langue de se plaindre contre le décret d'Allah et le cœur du mécontentement, tandis que les expressions émotionnelles naturelles restent permises et même louables.
La description de l'âme de l'enfant « se sentant aussi agitée que si elle était dans une vieille outre » indique la difficulté de la séparation de l'âme du corps, un moment d'épreuve à la fois pour celui qui part et pour ceux qui restent.
Implications Légales et Spirituelles
Les érudits déduisent de ce hadith que visiter les malades et les endeuillés est recommandé, même pour les prophètes et les personnes vertueuses. La conformité du Prophète à la demande répétée de sa fille montre l'importance de réconforter les membres de la famille en détresse.
La clarification du Prophète à Sa'd établit que la compassion (rahmah) est une qualité divine implantée dans les cœurs humains par Allah Lui-même. Les vrais croyants sont ceux qui manifestent cet attribut divin dans leurs relations avec la création.
Cette narration sert de guide complet pour les musulmans confrontés au deuil - combinant une ferme croyance en le décret divin avec l'expression naturelle de l'émotion humaine, tout en cherchant la récompense par l'endurance patiente.