Il n’y a aucun élément d’intérêt lorsque l’argent ou la marchandise est échangé de main en main.
Le Livre de Musaqah - Sahih Muslim 1596 c
Cette narration aborde l'interdiction de l'usure (riba) dans les transactions commerciales islamiques, en soulignant spécifiquement que lorsque l'échange se fait de main à main (simultanément), il n'y a aucun élément d'intérêt illégal.
Commentaire Savant
Les savants classiques expliquent que ce hadith établit la condition fondamentale pour les ventes permises : l'échange immédiat (taqābud) lors du traitement de certaines marchandises soumises aux règles du riba. Cela empêche le retard qui mène à des pratiques usuraires.
L'imam Nawawi commente dans son Sharh Sahih Muslim que "de main à main" (yadan bi yadin) exige que la possession et l'échange aient lieu simultanément dans la même session, sans séparation ni retard entre l'offre et l'acceptation.
Ibn Qudamah dans al-Mughni affirme que ce principe assure l'équité en éliminant l'incertitude (gharar) et l'exploitation potentielle qui se produisent lorsque le paiement et la livraison sont séparés.
Implications Juridiques
Cette règle s'applique particulièrement aux six articles ribawi mentionnés dans d'autres narrations : l'or, l'argent, le blé, l'orge, les dattes et le sel. Lors de l'échange de ces marchandises pour leur même type, elles doivent être égales en quantité et échangées de main à main.
Pour les différents types d'articles ribawi, les savants permettent une différence de quantité mais maintiennent l'exigence d'un échange immédiat pour prévenir l'usure par retard (riba al-nasi'ah).