Avez-vous, en plus de lui, d’autres fils ? Il a dit : Oui. Là-dessus, il (le Saint Prophète) dit : « As-tu donné des cadeaux à tous comme cela (comme tu l’as fait à Nu’man ) ? Il a dit : Non. Là-dessus, il (le Saint Prophète) dit : Je ne peux pas témoigner d’une injustice.
Le Livre des Cadeaux - Sahih Muslim 1623g
Cette narration de Sahih Muslim concerne les conseils du Prophète sur le traitement équitable des enfants dans les dons, démontrant le principe islamique de justice dans les relations familiales.
Contexte Historique
Le hadith raconte quand un compagnon nommé Bashir ibn Sa'd est venu au Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) avec son fils Nu'man, demandant au Prophète de témoigner d'un cadeau qu'il avait l'intention d'offrir exclusivement à ce fils.
La question immédiate du Prophète sur le fait que Bashir avait d'autres enfants établit le cadre de la décision ultérieure, soulignant l'importance d'une considération complète dans les affaires judiciaires.
Commentaire des Savants
Les savants classiques comme l'Imam Nawawi expliquent que ce hadith établit l'interdiction de favoriser certains enfants par rapport à d'autres dans les dons. Un tel traitement préférentiel constitue une injustice (zulm) que la Charia condamne.
Ibn Qudamah al-Maqdisi dans al-Mughni souligne que l'équité entre les enfants dans les dons est obligatoire, en faisant l'analogie avec la distribution égale requise dans l'héritage. La sagesse derrière cette règle préserve l'harmonie familiale et empêche la jalousie et la discorde entre frères et sœurs.
Le refus du Prophète de témoigner d'un acte injuste démontre que les musulmans ne doivent ni participer ni cautionner l'injustice, même simplement en tant que témoins. Cela établit le principe de rejeter et de dénoncer le mal sous toutes ses formes.
Implications Juridiques
La majorité des savants estiment que donner des cadeaux préférentiels à certains enfants par rapport à d'autres est interdit (haram) sauf s'il y a une raison légitime telle qu'un besoin spécial, un handicap ou une compensation pour ce que d'autres ont reçu par d'autres moyens.
Si un tel traitement inégal s'est produit, l'enfant favorisé doit rendre l'excédent pour assurer une distribution équitable entre tous les frères et sœurs, rectifiant ainsi l'injustice.
Application Contemporaine
Cet enseignement reste profondément pertinent aujourd'hui, guidant les parents musulmans à maintenir l'équité dans le traitement financier des enfants, que ce soit dans les cadeaux, les dépenses éducatives ou d'autres formes de soutien matériel.
Le principe s'étend au-delà des cadeaux matériels pour inclure le soutien émotionnel, l'allocation de temps et les éloges - tous devraient être distribués équitablement entre les enfants pour nourrir des relations familiales saines fondées sur les valeurs islamiques de justice et de compassion.