Celui qui a prêté serment et (plus tard) a trouvé une autre chose meilleure que celle-là, qu’il fasse ce qui est meilleur et qu’il expie le vœu.
Le Livre des Serments - Sahih Muslim 1650 c
Celui qui a prêté un serment et (par la suite) a trouvé autre chose de meilleur que cela, il devrait faire ce qui est meilleur, et expier pour le vœu (qu'il a rompu).
Commentaire sur le Hadith
Ce noble hadith de Sahih Muslim établit un principe profond dans la jurisprudence islamique concernant les serments et les vœux. Le Messager d'Allah (que la paix soit sur lui) nous enseigne que si une personne prête un serment pour faire ou s'abstenir de quelque chose, mais découvre plus tard une meilleure ligne de conduite, elle devrait poursuivre ce qui est meilleur et effectuer l'expiation pour avoir rompu son serment initial.
La sagesse derrière cet enseignement est que l'islam priorise le bénéfice et prévient le mal. Parfois, une personne pourrait jurer de faire quelque chose qui semble initialement bon, mais des circonstances ultérieures révèlent une alternative supérieure qui apporte un plus grand bénéfice ou prévient un plus grand mal. Dans de tels cas, s'accrocher obstinément au serment initial contredirait l'esprit de la loi islamique qui cherche la facilité et le bénéfice pour la création.
L'expiation (kaffarah) pour rompre un tel serment est spécifiée dans le Coran (5:89) comme nourrir dix personnes nécessiteuses, les vêtir ou libérer un esclave. Si on ne peut pas faire cela, alors jeûner trois jours. Cette expiation sert à la fois de purification spirituelle et de rappel d'être prudent lorsqu'on fait des serments.
Perspectives Savantes
L'imam An-Nawawi, dans son commentaire sur Sahih Muslim, explique que ce hadith démontre la flexibilité et la sagesse de la loi islamique. Il montre que l'objectif n'est pas une simple adhésion rituelle mais la poursuite de ce qui est véritablement bénéfique.
Les savants classiques soulignent que « meilleur » dans ce contexte se réfère à ce qui est plus agréable à Allah - que ce soit par un bénéfice religieux plus grand, un bien plus complet ou la prévention d'un plus grand mal. Ce n'est pas une licence pour rompre les serments arbitrairement, mais plutôt une dispense lorsqu'un bénéfice supérieur authentique devient apparent.
Cette règle s'applique aux serments concernant des questions permises. Quant aux serments impliquant des actes obligatoires ou des interdictions, des règles différentes s'appliquent puisqu'on ne peut pas abandonner une obligation ou commettre une interdiction basée sur une préférence personnelle.