Tu m’as demandé cent dirhams et je suis fils de Hatim ; par Allah, je ne vous donnerai pas. Mais alors il dit : « Si je n’avais pas entendu le Messager d’Allah (ﷺ) dire : « Celui qui prête serment, mais qui trouve ensuite quelque chose de mieux que cela, doit faire ce qui est mieux. »
Le Livre des Serments - Sahih Muslim 1651e
Cette narration de Sahih Muslim présente un exemple profond de la manière dont un musulman devrait naviguer dans la délicate question des serments lorsque de meilleures alternatives émergent. Le compagnon a initialement juré par Allah de ne pas donner les cent dirhams demandés, invoquant sa noble lignée en tant que fils de Hatim pour souligner sa résolution.
Commentaire Savant
La sagesse de ce hadith réside dans sa reconnaissance que le jugement humain est faillible. Lorsqu'on prend un serment basé sur une compréhension limitée ou à la hâte, et que l'on découvre ensuite un chemin plus vertueux, la jurisprudence islamique permet de rompre un tel serment en faveur de l'alternative supérieure.
Rompre le serment dans ce cas nécessite une expiation (kaffarah), généralement nourrir dix personnes pauvres, les vêtir ou libérer un esclave. Cela démontre que bien que le serment soit respecté, l'excellence morale et la vertu priment dans l'éthique islamique.
Application Pratique
Cet enseignement encourage les musulmans à privilégier un raisonnement moral continu plutôt qu'une adhésion rigide aux déclarations passées. Il reflète la nature miséricordieuse de la loi islamique, qui reconnaît l'imperfection humaine et fournit des mécanismes de rectification spirituelle.
L'exemple du compagnon montre que la vraie piété ne réside pas dans une adhésion obstinée à un serment, mais dans la volonté de choisir le meilleur chemin une fois qu'il devient apparent, associée à l'accomplissement de l'expiation requise.