Permettez-moi de donner ma propriété comme je l’entends. Il a refusé. J’ai (encore) dit : (Permettez-moi) d’en donner la moitié. Il (a de nouveau refusé). Moi (encore dit) : Puis un tiers. Il (le Saint Prophète) a observé le silence après (j’avais demandé la permission de donner) un tiers. Il (le narrateur) a dit : C’est alors que la dotation d’un tiers est devenue permise.
Le Livre des Testaments - Sahih Muslim 1628 d
Au nom d'Allah, le Très Miséricordieux, le Très Clément. Toute louange est à Allah, Seigneur des mondes, et paix et bénédictions sur Son dernier Messager Muhammad.
Contexte et Signification
Ce noble hadith de Sahih Muslim établit la règle islamique fondamentale concernant les legs testamentaires (wasiyyah). Le compagnon Sa'd ibn Abi Waqqas - qu'Allah soit satisfait de lui - a demandé la permission du Prophète concernant la distribution de sa richesse, démontrant l'importance de consulter l'autorité religieuse dans les questions d'héritage.
Le refus initial du Prophète de permettre de donner la totalité ou la moitié de ses biens sert à protéger les droits des héritiers légaux, en s'assurant qu'ils ne sont pas injustement privés de leurs parts d'héritage islamique. Le silence du Messager d'Allah - paix sur lui - après la mention d'un tiers indique la permission par approbation tacite (taqrir), établissant cela comme le legs maximum autorisé.
Commentaire des Savants
Le consensus des savants est qu'un musulman ne peut léguer plus d'un tiers de son patrimoine à des non-héritiers. Cette limitation préserve le système d'héritage divinement ordonné tout en permettant des dons de charité et des legs spécifiques. La limite d'un tiers s'applique uniquement à ce qui reste après le règlement des frais funéraires et des dettes.
L'Imam An-Nawawi commente dans son explication de Sahih Muslim que le silence du Prophète constitue une approbation législative, faisant du tiers le maximum reconnu. Les savants soulignent que même dans ce tiers, la priorité devrait être donnée aux dettes envers Allah (telles que la zakat impayée) et envers les gens, suivies des causes caritatives et des cadeaux à ceux en dehors du cercle des héritiers obligatoires.
Si le testateur a des héritiers dans le besoin, il est recommandé de léguer moins d'un tiers. Le Prophète - paix sur lui - a dit : "Laisser vos héritiers riches est mieux que de les laisser pauvres, mendiant auprès des autres." Ce hadith démontre l'équilibre entre les intentions charitables individuelles et les responsabilités familiales dans la loi islamique.
Implications Légales
Cette règle s'applique lorsque le testateur a des héritiers légaux qui hériteraient normalement. Si l'on n'a pas d'héritiers, on peut disposer de tout son patrimoine comme on le souhaite. Le legs ne peut être fait à quelqu'un qui est déjà un héritier légal, car sa part est prédéterminée par Allah dans le Coran.
La sagesse derrière cette limitation inclut : préserver la richesse familiale, empêcher les manipulations sur le lit de mort qui perturbent les droits d'héritage, maintenir la stabilité sociale et s'assurer que les héritiers obligatoires reçoivent leurs parts désignées par Allah. Cet équilibre divin protège à la fois la liberté individuelle et la justice sociale.
Application Contemporaine
Les musulmans d'aujourd'hui devraient s'assurer que leurs testaments respectent cette guidance prophétique. Lorsqu'on fait des legs, on devrait d'abord calculer un tiers du patrimoine net (après dettes et dépenses) et s'assurer que les legs ne dépassent pas ce montant. Les héritiers légaux devraient recevoir leurs parts islamiques complètes sans réduction due à des legs excessifs.
Ce hadith nous enseigne l'importance de planifier nos affaires conformément aux principes islamiques tout en étant attentifs aux droits des autres. Il démontre la nature complète de la loi islamique, qui fournit des directives pour tous les aspects de la vie, y compris ce qui se passe après la mort.
Et Allah sait mieux. Qu'Allah nous accorde la compréhension de Sa religion et nous permette d'agir en conséquence. Toute louange est à Allah, le Seigneur des mondes.