Ibn Umar (qu’Allah les agrée) a rapporté que le Messager d’Allah (ﷺ) a interdit la vente de fruits jusqu’à ce que leur bon état devienne évident et l’achat de dattes pour dattes.
L'Interdiction de Vendre des Fruits Avant Maturation
Ce récit de Sahih Muslim 1534 i aborde deux principes fondamentaux du droit commercial islamique : l'interdiction de vendre des fruits avant que leur état ne devienne évident (istihlāq) et l'interdiction du ribā dans les échanges de dattes.
Commentaire sur la Première Interdiction
L'expression « jusqu'à ce que leur bon état devienne évident » fait référence au stade où les fruits deviennent à l'abri des fléaux et dommages courants, généralement indiqué par la maturation et le changement de couleur. Cela empêche le gharar (incertitude) dans les transactions, car vendre des fruits non mûrs implique des résultats inconnus concernant leur qualité et quantité finales.
Les savants interprètent cela comme s'appliquant aux fruits encore sur les arbres, où l'acheteur ne peut pas déterminer ce qui atteindra finalement la maturité. La sagesse derrière cette interdiction protège les deux parties contre les litiges potentiels et garantit un échange équitable basé sur des quantités et qualités connues.
Commentaire sur la Deuxième Interdiction
L'interdiction de « l'achat de dattes contre des dattes » relève de la catégorie du ribā al-fadl, où l'échange de la même marchandise doit être égal en quantité et simultané dans la livraison s'il s'agit d'articles soumis au ribā. Les dattes, étant un aliment mesurable par poids, nécessitent une équivalence stricte lorsqu'elles sont échangées contre le même type.
Cette règle s'étend aux six marchandises de ribā mentionnées dans les traditions prophétiques : l'or, l'argent, le blé, l'orge, les dattes et le sel. Lors de l'échange de marchandises identiques de ces catégories, elles doivent être égales en mesure et de main à main pour éviter tout élément d'usure.
Implications Juridiques et Application Contemporaine
Ce hadith établit que les transactions doivent être exemptes d'incertitude excessive (gharar) et d'usure (ribā). Les applications modernes incluent l'interdiction des contrats à terme sur les produits agricoles où le résultat reste incertain, et la garantie que les échanges de devises et les transactions de marchandises adhèrent aux principes d'équivalence et de transfert immédiat lorsque requis.
La sagesse combinée de ces interdictions assure la stabilité du marché, protège les consommateurs contre l'exploitation et maintient les limites divines dans les activités économiques, favorisant la justice et la transparence dans toutes les transactions commerciales.