حَدَّثَنَا يَحْيَى بْنُ يَحْيَى، قَالَ قَرَأْتُ عَلَى مَالِكٍ عَنْ نَافِعٍ، عَنِ ابْنِ عُمَرَ، أَنَّ رَسُولَ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم نَهَى عَنْ بَيْعِ الثَّمَرِ حَتَّى يَبْدُوَ صَلاَحُهَا نَهَى الْبَائِعَ وَالْمُبْتَاعَ.
Traduction

Ibn 'Umar (qu’Allah les agrée) a rapporté que le Messager d’Allah (ﷺ) a interdit la vente de palmiers (c’est-à-dire de leurs trults) jusqu’à ce que les dattes commencent à mûrir, et les épis de maïs jusqu’à ce qu’ils soient blancs et à l’abri du flétrissement. Il interdisait au vendeur et à l’acheteur.

Comment

Le Livre des Transactions - Sahih Muslim 1535

Un commentaire sur l'interdiction de vendre des produits agricoles non mûrs du point de vue de la science islamique classique.

Interdiction du Gharaar (Incertitude)

Ce hadith établit le principe fondamental interdisant les transactions impliquant une incertitude excessive (gharaar). Le Messager d'Allah (ﷺ) a interdit la vente des dattes encore sur les palmiers avant le début de la maturation, et des grains avant qu'ils ne blanchissent et ne deviennent à l'abri de la rouille.

La sagesse derrière cette interdiction réside dans l'incertitude quant à la maturation des produits. La rouille, les ravageurs ou les catastrophes naturelles peuvent détruire la récolte avant la moisson, entraînant des disputes et des pertes.

Interdiction Complète

L'interdiction s'applique à la fois à l'acheteur et au vendeur, indiquant la nature complète de cette règle. Aucune partie n'est autorisée à s'engager dans de telles transactions, protégeant les deux contre les dommages potentiels et assurant l'équité dans les transactions commerciales.

Les savants expliquent que cette interdiction s'étend à tous les produits agricoles où le résultat reste incertain au moment du contrat. Les exemples spécifiques mentionnés servent de principes directeurs pour les cas analogues.

Sagesse Juridique et Objectifs

Cette règle sert plusieurs objectifs de la loi islamique : prévenir les disputes, assurer un échange équitable, éliminer la tromperie et promouvoir la transparence dans les transactions. Elle s'aligne sur le principe islamique plus large selon lequel les transactions doivent être basées sur des quantités et qualités claires et connues.

Les savants classiques soulignent que de telles interdictions protègent le marché des pratiques spéculatives qui nuisent à la société et sapent la stabilité économique, garantissant que le commerce reste un moyen de bénéfice plutôt que de nuisance.