حَدَّثَنَا يَحْيَى بْنُ يَحْيَى، قَالَ قَرَأْتُ عَلَى مَالِكٍ عَنْ نَافِعٍ، عَنِ ابْنِ عُمَرَ، أَنَّ رَسُولَ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم نَهَى عَنْ بَيْعِ الثَّمَرِ حَتَّى يَبْدُوَ صَلاَحُهَا نَهَى الْبَائِعَ وَالْمُبْتَاعَ.
Traduction

Jabir b. Abdullah (qu’Allah soit satisfait d’eux) a rapporté que le Messager d’Allah (ﷺ) interdit la vente de fruits jusqu’à ce que leur bon état soit évident.

Comment

L'Interdiction de Vendre des Fruits Non Mûrs

Ce récit de Jabir ibn Abdullah (qu'Allah soit satisfait de lui) établit un principe fondamental dans le droit commercial islamique concernant la vente de produits agricoles.

Commentaire Savant

L'interdiction découle de l'exigence de certitude (yaqīn) et de l'élimination de l'ambiguïté (gharar) dans les transactions. Les fruits non mûrs représentent une marchandise incertaine dont l'état final et la quantité restent inconnus au moment de la vente.

Les savants classiques expliquent que "l'état de bonté étant évident" (ẓuhūr ṣalāḥihā) signifie que le fruit a atteint un stade où sa comestibilité et sa viabilité commerciale sont apparentes, généralement indiquées par un changement de couleur, un ramollissement ou un adoucissement.

Cette décision protège à la fois l'acheteur et le vendeur de litiges potentiels découlant de produits endommagés ou sous-développés, garantissant un consentement mutuel basé sur une connaissance claire de la valeur de la marchandise.

Implications Juridiques

L'interdiction s'applique à tous les fruits et produits agricoles dont le résultat final reste incertain au moment du contrat.

Les savants diffèrent sur les indicateurs exacts de maturité pour divers fruits, mais s'accordent sur le fait que le principe sert à éliminer le gharar (incertitude excessive) des transactions commerciales.

Ce hadith forme la base de nombreuses décisions dérivées en finance islamique, y compris les ventes à terme (salaf) et les modèles contemporains de financement agricole.