N’achetez pas les fruits tant que leur état n’est pas clair et n’achetez pas les dattes fraîches. Un hadith comme celui-ci a été rapporté par Ibn 'Umar à travers une autre chaîne de transmetteurs.
L'Interdiction des Transactions Incertaines (Gharar)
Ce récit de Sahih Muslim 1538 b dans Le Livre des Transactions interdit deux types de ventes impliquant de l'incertitude (gharar) qui invalident les transactions. La première interdiction concerne l'achat de fruits avant que leur état ne devienne clair - c'est-à-dire avant qu'ils ne mûrissent et que leur qualité ne soit évidente. La seconde interdiction aborde spécifiquement l'achat de dattes fraîches sur les palmiers avant qu'elles ne soient prêtes à être consommées.
Commentaire Savant sur les Transactions de Fruits
Les savants classiques expliquent que l'achat de fruits non mûrs implique du gharar parce que l'acheteur ne peut pas déterminer si le fruit se développera correctement, restera comestible ou sera détruit par des parasites ou le temps. Cette incertitude viole le principe islamique selon lequel les ventes doivent être exemptes d'ambiguïté excessive.
L'interdiction s'applique particulièrement aux fruits qui nécessitent du temps pour mûrir, comme les dattes, les raisins et les produits similaires. L'« état clair » fait référence au fruit atteignant un état où sa qualité comestible est garantie et où tout défaut est apparent pour l'acheteur et le vendeur.
Règlement Spécifique sur les Dattes Fraîches
La mention explicite des dattes fraîches (al-busr) revêt une importance particulière car les dattes étaient une denrée agricole primaire à Médine. Les savants notent que les dattes fraîches subissent une transformation significative pendant la maturation, changeant en poids, qualité et valeur.
Cette interdiction empêche les litiges qui surviennent lorsque les dattes sont vendues avant maturation, car le produit final peut différer substantiellement de ce qui était anticipé au moment de la vente. La règle assure l'équité et élimine l'ambiguïté dans les transactions commerciales.
Méthodologie Juridique et Application
Les juristes tirent de ce hadith le principe général que toute vente impliquant des résultats inconnus ou une livraison incertaine relève du gharar interdit. Cela inclut les produits agricoles, les biens manufacturés et les services où le résultat final reste incertain au moment du contrat.
La règle vise à protéger les deux parties contre les pertes potentielles et à prévenir les conflits qui découlent d'accords ambigus. Les applications modernes incluent l'interdiction des contrats à terme où l'objet de la vente n'existe pas encore ou dont les spécifications restent incertaines.