حَدَّثَنِي عُبَيْدُ اللَّهِ بْنُ عُمَرَ بْنِ مَيْسَرَةَ الْقَوَارِيرِيُّ، حَدَّثَنَا خَالِدُ بْنُ الْحَارِثِ، حَدَّثَنَا هِشَامٌ، عَنْ يَحْيَى بْنِ أَبِي كَثِيرٍ، حَدَّثَنَا أَبُو سَلَمَةَ، حَدَّثَنَا أَبُو هُرَيْرَةَ، أَنَّ رَسُولَ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم قَالَ ‏"‏ لاَ تُنْكَحُ الأَيِّمُ حَتَّى تُسْتَأْمَرَ وَلاَ تُنْكَحُ الْبِكْرُ حَتَّى تُسْتَأْذَنَ ‏"‏ ‏.‏ قَالُوا يَا رَسُولَ اللَّهِ وَكَيْفَ إِذْنُهَا قَالَ ‏"‏ أَنْ تَسْكُتَ ‏"‏ ‏.‏
Traduction
'Aïcha (qu’Allah l’agrée) a rapporté

J’ai demandé au Messager d’Allah (ﷺ) à propos d’une vierge dont le mariage est célébré par son tuteur, s’il était nécessaire ou non de la consulter. Le Messerger d’Allah (ﷺ) a dit : « Oui, elle doit être consultée. 'Aïcha a rapporté : « Je lui ai dit qu’elle se sentait timide, sur quoi le Messager d’Allah (ﷺ) a dit : Son silence implique son consentement.

Comment

Le Livre du Mariage - Sahih Muslim 1420

Ce hadith établit le principe islamique fondamental que le consentement de la femme est essentiel pour la validité de son mariage, même si elle est vierge et que son tuteur (wali) l'organise.

Commentaire sur le Rôle du Tuteur

Le rôle du tuteur est de protection et de supervision, pas de propriété. Il s'assure que le partenaire proposé est convenable en termes d'engagement religieux et de statut social, protégeant les intérêts de la femme.

Cependant, son autorité ne lui permet pas de la contraindre à un mariage qu'elle ne désire pas. Son action d'organiser le mariage est conditionnelle à son approbation ultime.

La Nécessité de la Consultation et du Consentement

L'ordre clair du Prophète (ﷺ), "Oui, elle doit être consultée", élimine toute ambiguïté. La consultation n'est pas une simple formalité ; c'est une exigence religieuse obligatoire (wujub).

Cette décision autonomise les femmes et reconnaît leur capacité juridique dans l'un des contrats les plus importants de la vie. Un mariage contracté sans le consentement de la femme est invalide selon la majorité des savants.

Comprendre "Le Silence comme Consentement"

La sagesse du Prophète (ﷺ) est évidente dans sa réponse à la préoccupation valide de 'A'isha concernant la timidité d'une vierge. Il a établi que dans un tel contexte, où une proposition a été faite, le silence n'est pas un signe de refus ou d'indifférence.

Au contraire, il est interprété comme un consentement positif et affirmatif. Ce principe juridique (al-sukut fi maqam al-bayan bayan) reconnaît les normes culturelles tout en maintenant l'exigence fondamentale de l'accord de la femme, empêchant les tuteurs d'exploiter la timidité pour forcer un mariage.

Consensus des Savants et Implications Juridiques

Ce hadith est une preuve primaire en jurisprudence islamique pour la règle sur le consentement de la femme. Les savants de toutes les grandes écoles de droit s'accordent à dire qu'une femme saine d'esprit et adulte ne peut être mariée sans sa permission.

La distinction dans certaines écoles entre une vierge et une femme précédemment mariée concerne souvent le mode d'expression du consentement, pas sa nécessité. Pour une vierge, le silence dû à la timidité peut suffire, tandis qu'une non-vierge est censée consentir verbalement.