« J’ai dit : « Ô Messager d’Allah, ils disent que personne n’entrera au Paradis à moins qu’un Muhajir. » Il a dit : « Il n’y a plus d’émigration (Hijrah) après la conquête de La Mecque, il y a plutôt le Jihad et l’intention. Lorsque vous êtes appelés à vous munir (pour le Jihad), alors faites-le.
Le Livre d'al-Bay'ah - Sunan an-Nasa'i 4169
« J'ai dit : 'Ô Messager d'Allah, ils disent que personne n'entrera au Paradis sauf un Muhajir.' » Il a dit : « Il n'y a plus d'émigration (Hijrah) après la Conquête de la Mecque, mais plutôt il y a le Jihad et l'intention. Lorsque vous êtes appelés à vous mobiliser (pour le Jihad), alors faites-le. »
Explication contextuelle
Ce hadith aborde une idée fausse parmi certains compagnons qui croyaient que seuls ceux qui avaient accompli la Hijrah (émigration de la Mecque à Médine) atteindraient le Paradis. Le Prophète ﷺ clarifie que l'obligation spécifique de la Hijrah a pris fin avec la Conquête de la Mecque en 8 AH, lorsque l'islam s'est établi et que les musulmans pouvaient pratiquer leur foi librement.
Le terme "Muhajir" désignait à l'origine ceux qui ont émigré pour la cause d'Allah, quittant leurs foyers et leurs biens. Après la conquête, cette forme spécifique de migration n'était plus obligatoire, car toute la péninsule arabique est passée sous domination musulmane.
Commentaire savant
L'imam an-Nawawi explique que la Hijrah reste recommandée pour ceux vivant dans des terres où ils ne peuvent pas pratiquer l'islam ouvertement, mais la Hijrah obligatoire qui existait avant la conquête a cessé. Le mérite spirituel de la Hijrah se poursuit à travers d'autres actes de dévotion.
Ibn Hajar al-Asqalani note que le Prophète ﷺ redirige l'attention des compagnons vers deux obligations continues : le Jihad (lutte dans la cause d'Allah) et l'intention (niyyah). Cela souligne que les récompenses spirituelles sont désormais obtenues par une lutte continue et une intention sincère dans toutes les actions.
Le commandement "lorsque vous êtes appelés à vous mobiliser, alors faites-le" établit l'obligation collective (fard kifayah) de répondre à l'appel du dirigeant musulman pour le Jihad défensif. Cela reflète la nature continue de la responsabilité communautaire dans la protection de la communauté musulmane.
Implications légales et spirituelles
Le hadith démontre l'adaptabilité de l'islam aux circonstances changeantes tout en maintenant les principes spirituels fondamentaux. La fermeture d'une porte de mérite (la Hijrah physique) ouvre d'autres portes d'excellence spirituelle.
Les savants interprètent "l'intention" comme englobant tous les actes d'adoration accomplis sincèrement pour Allah, montrant que la migration spirituelle (hijrah) du cœur continue à travers des intentions pures et des actions vertueuses.
Cet enseignement empêche la complaisance après les victoires militaires et maintient la préparation de la communauté pour une lutte continue dans la cause d'Allah à travers divers moyens appropriés à l'époque.