« Le Messager d’Allah est sorti vers nous, et nous étions neuf. Dire; Après moi, il y aura des chefs, celui qui croit en leurs mensonges et les aide dans leurs méfaits n’est pas des moi, et je ne suis pas des siens, et il ne viendra pas à moi à la citerne. Celui qui ne croit pas à leurs mensonges et ne les aide pas dans leurs méfaits, celui-là est de moi, et je suis de moi, et il viendra à moi à la citerne.
Le Livre d'al-Bay'ah - Sunan an-Nasa'i 4207
« Le Messager d'Allah est venu à nous, et nous étions neuf. Il a dit : 'Après moi, il y aura des dirigeants ; quiconque croit à leurs mensonges et les aide dans leur injustice n'est pas des miens, et je ne suis pas des siens, et il ne viendra pas à moi au Bassin. Quiconque ne croit pas à leurs mensonges et ne les aide pas dans leur injustice, il est des miens, et je suis des siens, et il viendra à moi au Bassin.' »
Contexte et Occasion
Ce hadith profond a été délivré par le Prophète ﷺ à une petite assemblée de neuf compagnons, indiquant la gravité et la confidentialité de cet avertissement concernant le leadership futur. Le public limité suggère qu'il s'agissait de conseils stratégiques pour le cercle intérieur qui aurait la responsabilité de préserver les principes islamiques après son décès.
Commentaire Savant
L'imam an-Nawawi explique que ce hadith établit le principe fondamental pour traiter avec les dirigeants musulmans : l'obéissance est requise dans ce qui est bon et licite, mais la coopération dans le péché et le faux est strictement interdite. Les savants différencient entre l'obéissance administrative et la complicité morale.
Ibn Hajar al-Asqalani clarifie que « croire à leurs mensonges » se réfère à accepter et approuver leurs fausses affirmations et politiques corrompues, tandis que « les aider dans leur injustice » signifie participer activement à ou faciliter leurs actions injustes.
Le Bassin (al-Hawd)
Le Bassin mentionné est le magnifique réservoir au Paradis d'où le Prophète ﷺ donnera à boire à ses fidèles disciples le Jour du Jugement. Être privé d'accès à celui-ci représente une privation spirituelle ultime et une séparation de l'intercession du Prophète.
Application Pratique
Des savants comme Ibn Taymiyyah déduisent de cela que les musulmans doivent maintenir la véracité et la justice même lorsqu'ils traitent avec des dirigeants injustes. On peut remplir des devoirs administratifs généraux mais doit refuser de participer à des injustices spécifiques. La conscience du croyant reste le gardien ultime contre le compromis moral.
Ce hadith ne permet pas la rébellion contre les dirigeants mais établit des limites claires pour la coopération morale, préservant la responsabilité individuelle tout en maintenant l'ordre social.