« Il a été dit : « Ô Messager d’Allah, tu accomplis le Woudu depuis le puits dans lequel sont jetés les corps des chiens, les haillons menstruels et les ordures ? » Il a dit : « L’eau est pure et elle n’est rendue impure par rien. »
Texte du Hadith et Référence
« Il a été dit : 'Ô Messager d'Allah, tu fais les ablutions à partir du puits dans lequel sont jetés les corps de chiens, les chiffons menstruels et les ordures ?' Il a dit : 'L'eau est pure et rien ne la rend impure.' »
Source : Sunan an-Nasa'i 326, Le Livre de l'Eau
Analyse Textuelle
Ce hadith aborde un principe fondamental dans la loi islamique de la purification. Les questionneurs expriment une inquiétude concernant l'eau contaminée par des najasat (impuretés), mentionnant spécifiquement trois catégories : les carcasses de chiens (impureté lourde), les chiffons menstruels (impureté humaine) et les saletés générales.
La réponse du Prophète établit la pureté primordiale de l'eau comme sa nature inhérente. La formulation arabe "al-ma'u tahurun" souligne la pureté essentielle de l'eau en tant que substance créée.
Règlements Juridiques Dérivés
Point de vue majoritaire (Chafi'i, Maliki, Hanbali) : Les grandes masses d'eau (puits, étangs, lacs) restent pures à moins que leur couleur, goût ou odeur ne change en raison d'impuretés. Ce puits, bien qu'il contienne des impuretés, est resté valable pour les ablutions car aucune altération n'est survenue.
Point de vue Hanafi : L'eau courante ou les grandes quantités (plus d'environ 250 gallons) ne peuvent devenir impures que si les trois qualités (couleur, goût, odeur) changent simultanément.
Application Pratique : Les savants modernes étendent ce principe aux systèmes d'eau municipaux, les considérant comme analogues aux grandes masses d'eau qui restent pures malgré une contamination mineure potentielle.
Commentaire Savant
L'imam an-Nawawi commente : « L'action du Prophète démontre que la simple présence d'impuretés dans les grandes sources d'eau n'annule pas sa pureté, à condition que les qualités essentielles de l'eau restent inchangées. »
Ibn al-Mundhir note : « Ce hadith établit le principe que la pureté originelle de l'eau est présumée jusqu'à ce qu'une preuve définitive d'altération apparaisse. »
Al-San'ani explique : « Le puits mentionné était probablement profond avec un volume substantiel, où les impuretés n'affecteraient pas significativement l'ensemble de la masse d'eau. »
Pertinence Contemporaine
Cette décision offre une facilité pratique aux musulmans, empêchant une scrupulosité excessive concernant la pureté de l'eau. Elle équilibre les préoccupations d'hygiène avec l'accessibilité pratique aux sources d'eau.
Les applications modernes incluent : les piscines, les grands réservoirs d'eau et les masses d'eau naturelles où une contamination mineure peut survenir mais ne modifie pas fondamentalement la nature de l'eau.