أَخْبَرَنَا إِسْحَاقُ بْنُ إِبْرَاهِيمَ، قَالَ أَنْبَأَنَا سُفْيَانُ، قَالَ كَانَتْ مَخْزُومِيَّةٌ تَسْتَعِيرُ مَتَاعًا وَتَجْحَدُهُ فَرُفِعَتْ إِلَى رَسُولِ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم وَكُلِّمَ فِيهَا فَقَالَ ‏"‏ لَوْ كَانَتْ فَاطِمَةَ لَقَطَعْتُ يَدَهَا ‏"‏ ‏.‏ قِيلَ لِسُفْيَانَ مَنْ ذَكَرَهُ قَالَ أَيُّوبُ بْنُ مُوسَى عَنِ الزُّهْرِيِّ عَنْ عُرْوَةَ عَنْ عَائِشَةَ إِنْ شَاءَ اللَّهُ تَعَالَى ‏.‏
Traduction
a dit Sufyan

« Il y avait une femme Makhzumi qui avait l’habitude d’emprunter des choses puis de les nier. Elle a été amenée au Messager d’Allah et on lui a parlé d’elle. Il a dit : « Si c’était Fatima (qui a volé), je lui couperais la main. » On dit à Sufyan : « Qui t’a dit cela ? » Il a dit : « Ayyoub bin Moussa, d’Az-Zuhri, d’après 'Urwah, d’après 'Aïcha, si Allah le Puissant et le Sublime le veut. »

Comment

Texte et Contexte du Hadith

« Il y avait une femme Makhzumi qui empruntait des choses puis le niait. Elle fut amenée au Messager d'Allah et on lui parla d'elle. Il dit : 'Si c'était Fatimah (qui avait volé), je lui couperais la main.' » On dit à Sufyan : « Qui t'a dit cela ? » Il dit : « Ayyub bin Musa, d'Az-Zuhri, de 'Urwah, de 'Aishah, si Allah le Puissant et le Sublime, le veut. »

Référence : Sunan an-Nasa'i 4894 | Livre : Le Livre de la Coupe de la Main du Voleur | Auteur : Sunan an-Nasa'i

Principe Légal d'Égalité

Cette narration établit le principe islamique fondamental que la loi divine s'applique également à toutes les personnes, indépendamment du statut social, de la lignée ou de la richesse. La déclaration du Prophète concernant sa propre fille Fatimah démontre que personne n'est au-dessus de la loi d'Allah.

La femme Makhzumi appartenait à un clan Qurayshite puissant, mais le Prophète a clairement indiqué que sa noble lignée ne la protégerait pas des conséquences légales. Cela souligne que la justice islamique est aveugle aux distinctions sociales.

Nature de l'Infraction

Le crime de la femme impliquait d'emprunter des biens puis de nier la dette, ce qui constitue un vol par déni mensonger (ghasb). Les savants notent que cela diffère du vol secret, mais viole toujours les droits de propriété et la confiance.

La déclaration forte du Prophète indique la gravité de la violation de la confiance et des droits de propriété, même lorsque l'acte ne répond pas aux exigences techniques strictes pour l'amputation de la main.

Commentaire Savant

L'imam an-Nawawi explique que ce hadith démontre que le dirigeant doit appliquer les peines de manière égale, sans favoritisme envers les proches ou les individus puissants. Le Prophète a utilisé cet exemple extrême pour éliminer tout doute sur son impartialité.

Ibn Hajar al-Asqalani note la puissance rhétorique de mentionner Fatimah - sa fille la plus aimée - pour souligner que si même elle devait faire face à la peine, alors certainement personne d'autre n'est exempté.

Implications Légales

Cette narration sert de texte fondateur pour le principe que les peines islamiques s'appliquent uniformément. Elle renforce que les juges et les dirigeants ne doivent pas être influencés par le statut de l'accusé lors de l'application de la loi divine.

La déclaration indique également l'engagement du Prophète à établir la justice comme fondement de la société musulmane, où la loi protège les faibles contre les puissants et assure un traitement égal pour tous.