أَخْبَرَنَا إِسْحَاقُ بْنُ إِبْرَاهِيمَ، قَالَ أَنْبَأَنَا سُفْيَانُ، قَالَ كَانَتْ مَخْزُومِيَّةٌ تَسْتَعِيرُ مَتَاعًا وَتَجْحَدُهُ فَرُفِعَتْ إِلَى رَسُولِ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم وَكُلِّمَ فِيهَا فَقَالَ ‏"‏ لَوْ كَانَتْ فَاطِمَةَ لَقَطَعْتُ يَدَهَا ‏"‏ ‏.‏ قِيلَ لِسُفْيَانَ مَنْ ذَكَرَهُ قَالَ أَيُّوبُ بْنُ مُوسَى عَنِ الزُّهْرِيِّ عَنْ عُرْوَةَ عَنْ عَائِشَةَ إِنْ شَاءَ اللَّهُ تَعَالَى ‏.‏
Traduction
Il a été rapporté que 'Aïcha a dit

« Un voleur a été amené à la main. » Ils ont dit : « Nous ne pensions pas que vous iriez aussi loin. » Il a dit : « Si c’était Fatima (qui a volé), je lui couperais la main. »

Comment

Texte et Contexte du Hadith

La narration de Sunan an-Nasa'i 4896 décrit un incident où un voleur a été amené devant le Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) pour la punition prescrite (hadd). Les compagnons ont exprimé leur surprise face à la sévérité du jugement, à quoi le Prophète a répondu par la déclaration profonde concernant sa fille Fatimah.

Commentaire Savant : Le Principe de Justice

Ce hadith établit l'un des principes les plus fondamentaux de la gouvernance islamique : l'égalité absolue de tous devant la loi. Les savants expliquent que la mention par le Prophète de sa propre fille, Fatimah—qui lui était la plus chère—sert à éliminer toute possibilité de favoritisme ou de népotisme.

L'imam an-Nawawi commente que cela démontre que les peines légales prescrites divinement (hudud) doivent être appliquées universellement, indépendamment du statut social, de la lignée ou du genre du délinquant. La loi est aveugle aux distinctions mondaines.

Conditions pour l'Amputation

Les juristes classiques, en se référant à ce texte et à d'autres du "Livre de la Coupe de la Main du Voleur" dans Sunan an-Nasa'i, détaillent des conditions strictes qui doivent être remplies avant l'amputation. Celles-ci incluent que l'objet atteigne le nisab (valeur minimale, souvent un quart de dinar d'or), qu'il soit volé d'un endroit sécurisé (hirz), et qu'il n'y ait aucun doute sur le vol.

L'hésitation initiale des compagnons, telle qu'enregistrée dans le hadith, est comprise par des savants comme Ibn Hajar al-Asqalani comme reflétant la gravité de la punition et le désir humain naturel de miséricorde, ce qui explique pourquoi les normes probatoires sont fixées si haut.

L'Objectif de la Loi

La sagesse ultime (hikmah) derrière cette punition sévère est la protection de la richesse et des biens de la société—l'un des cinq objectifs essentiels (maqasid) de la Loi Islamique. En établissant un puissant dissuasif, la loi cherche à préserver l'ordre public et la sécurité.

Les savants soulignent que l'application des hudud n'est pas un acte de vengeance mais une injonction divine destinée à purifier le délinquant dans l'au-delà et à servir d'avertissement clair aux autres, minimisant ainsi l'occurrence du crime lui-même et créant une société juste et sûre pour tous.