« J’ai entendu le Messager d’Allah (SAW) dire : « Quiconque d’entre vous voit un mal, qu’il le change de sa main ; s’il ne le peut pas, alors avec sa langue ; s’il ne le peut pas, alors avec son cœur, et c’est la plus faible de la foi.
Le Livre de la Foi et ses Signes - Sunan an-Nasa'i 5008
« J'ai entendu le Messager d'Allah [SAW] dire : 'Quiconque parmi vous voit un mal, qu'il le change avec sa main ; s'il ne le peut, alors avec sa langue ; s'il ne le peut, alors avec son cœur - et c'est le plus faible de la Foi.' »
Commentaire sur le Hadith
Ce noble hadith établit le principe islamique fondamental d'ordonner le bien et d'interdire le mal (al-amr bil-ma'ruf wan-nahy 'anil-munkar). Il décrit une hiérarchie de réponses face au mal, démontrant les dimensions pratiques de la foi.
« Changer avec la main » fait référence à une intervention physique lorsque l'on possède l'autorité et la capacité, comme un dirigeant qui fait respecter la justice ou un parent qui corrige un enfant. Cela nécessite de la sagesse et ne doit pas entraîner un plus grand mal.
« Changer avec la langue » implique une admonestation verbale, des conseils et dire la vérité au pouvoir. C'est le devoir des savants et de ceux qui peuvent articuler des conseils avec une connaissance et une étiquette appropriées.
« Changer avec le cœur » représente l'exigence minimale de la foi - rejeter intérieurement le mal. Bien que cela semble passif, cela maintient l'intégrité spirituelle et empêche le cœur d'accepter le faux.
L'expression « le plus faible de la Foi » ne diminue pas ce niveau mais souligne plutôt que la foi doit se manifester sous une forme d'opposition au mal. Un croyant ne peut rester indifférent au mal.
Perspectives Savantes
L'imam Nawawi commente que ce hadith fait de l'interdiction du mal une obligation individuelle (fard 'ayn) lorsque l'on en est témoin directement, bien que la méthode varie selon la capacité.
Ibn Rajab al-Hanbali explique que les trois niveaux correspondent à différentes forces de foi et circonstances. Le rejet du cœur garantit que le croyant ne compromet jamais sa conviction intérieure contre le mal.
Les savants soulignent que ce devoir doit être accompli avec sagesse, en privilégiant les bénéfices supérieurs aux préjudices potentiels, et avec une prédication douce lorsque c'est possible.