« J’ai entendu le Messager d’Allah (SAW) dire : « Il n’est pas permis de verser le sang d’un musulman sauf dans trois cas : un homme qui commet l’adultère après s’être marié ; ou celui qui tue une autre personne, qui doit être tuée ; ou qui retourne au Kufr après avoir accepté l’Islam, qui doit être tué.
Texte et Contexte du Hadith
« J'ai entendu le Messager d'Allah [SAW] dire : 'Il n'est pas permis de verser le sang d'un musulman sauf dans trois cas : Un homme qui commet l'adultère après s'être marié ; ou celui qui tue une autre personne, qui doit être tué ; ou celui qui revient au Kufr après avoir accepté l'Islam, qui doit être tué.' »
Cette narration profonde, enregistrée dans Sunan an-Nasa'i 4058, établit le principe islamique fondamental de la sacralité de la vie musulmane. Elle provient du noble compagnon qui l'a entendue directement du Prophète Muhammad (ﷺ), lui conférant le plus haut niveau d'authenticité.
Commentaire sur les Trois Exceptions
L'Adultère Marié (Zani al-Muhsan) : Cela fait référence à un musulman légalement marié, sain d'esprit, adulte et libre, qui commet ensuite l'adultère. La peine prescrite (Hadd) est la lapidation (Rajm), comme établi dans de multiples narrations authentiques. Cette peine sévère souligne la gravité de la violation de la confiance conjugale et de la corruption de la lignée.
Le Tueur Injuste (Qisas pour Meurtre) : « Celui qui tue une autre personne » fait référence au meurtre intentionnel et injuste. Le principe ici est la rétribution légale (Qisas), comme indiqué dans le Coran : « Ô vous qui avez cru, la rétribution légale vous est prescrite pour les tués... » (Sourate Al-Baqarah, 2:178). L'exécution n'est pas une transgression mais l'établissement de la justice divine et une dissuasion pour protéger la société.
L'Apostat (Murtadd) : Celui « qui revient au Kufr après avoir accepté l'Islam » est l'apostat. Les savants conviennent que ce jugement s'applique à celui qui renonce volontairement et clairement à l'Islam, non par contrainte ou ignorance. Le but est de protéger l'intégrité de la communauté musulmane contre la subversion et de maintenir l'alliance de la foi, qui est le fondement de la vie et de l'identité d'un musulman.
Principes Juridiques et Consensus des Savants
Ce hadith est un texte fondateur du droit pénal islamique (Jinayat). Les trois exceptions ne sont pas arbitraires mais sont des peines fixes et divinement prescrites (Hudud) qui exigent des normes de preuve strictes et doivent être exécutées par l'autorité islamique légitime, et non par des individus. Le principe général dérivé est que la règle par défaut pour la vie d'un musulman est l'inviolabilité.
Les savants des quatre écoles de jurisprudence ont unanimement convenu de ces trois cas sur la base de ce hadith et d'autres preuves corroborantes du Coran et de la Sunnah. Les conditions pour mettre en œuvre chaque peine sont détaillées dans les livres de Fiqh, garantissant la justice et empêchant les abus.
Sagesse et Objectif
La sagesse derrière ces jugements est d'établir une société équilibrée où les crimes les plus graves contre Dieu (apostasie), contre la société (meurtre) et contre l'unité familiale (adultère par une personne mariée) sont confrontés à une peine qui dissuade les autres, rend justice et purifie la société de la corruption. Cela équilibre parfaitement la miséricorde avec la justice, protégeant les droits d'Allah et les droits de Sa création.